Comme SpaceX depuis plusieurs années, la société Rocket Lab s’efforce de rendre sa fusée Electron partiellement réutilisable. Le plan prévoit de rattraper les premiers étages avec un hélicoptère avant qu’ils ne retombent dans l’océan. Hier, la société a réussi son test grandeur nature… avant de finalement relâcher le booster. Que s’est-il passé précisément ?
La fusée Electron de Rocket Lab est trop petite pour lui permettre d’effectuer les atterrissages motorisés de la Falcon 9 de SpaceX. Elle ne contient en effet pas assez de carburant à bord. Pour opérer, les ingénieurs de la société ont opté pour une capture par hélicoptère.
Selon le plan, le booster doit déployer un parachute stabilisateur à environ treize kilomètres d’altitude. Une plus grande goulotte est ensuite libérée à une altitude d’environ six kilomètres de manière à ralentir sa vitesse de chute du booster à environ 36 km/h. De là, un crochet descendant de l’hélicoptère doit finalement saisir ce parachute avant que le booster ne retombe en mer.
Après plusieurs tests réussis en utilisant des boosters factices, Rocket Lab a finalement opéré sa première véritable tentative ce lundi 2 mai.
Une réussite partielle
Dans le cadre de cette mission, la fusée Electron (dix-huit mètres de haut) a décollé du complexe de lancement 1 de la société en Nouvelle-Zélande à 18 h 49, heure de l’Est. L’ascension de la fusée s’est déroulée comme prévu, avec à son bord trente-quatre petits satellites. Ces derniers ont atteint l’orbite environ dix minutes plus tard. Cependant, l’attention des spécialistes était naturellement portée sur le premier étage de la fusée.
Environ quinze minutes après le lancement, l’hélicoptère Sikorsky S-92, en position de capture à environ 280 kilomètres au large de la côte néo-zélandaise, a libéré son crochet avant de saisir avec succès le parachute sous les acclamations du contrôle de mission. Quelques instants plus tard, quelques gémissements suivis d’une interruption de la diffusion sur le Web de l’événement laissaient à penser que l’hélicoptère avait peut-être perdu le booster.
Plus d’une demi-heure plus tard, Rocket Lab a finalement confirmé que l’hélicoptère avait agrippé, puis relâché le propulseur. Après la capture, le pilote aurait en effet remarqué des caractéristiques de charge différentes de celles enregistrées lors des tests. À sa discrétion et par mesure de sécurité, ce dernier a donc finalement décidé de relâcher sa prise. Le booster a ensuite été récupéré en mer par un navire dédié.
Malgré ce déboire final, la société a qualifié cette première véritable capture de « pas en avant monumental dans [son] programme visant à faire d’Electron un lanceur réutilisable« . Les données de télémétrie seront bientôt analysées pour tenter de comprendre les différences de masse ressenties par le pilote entre les essais et ce premier véritable test grandeur nature.