(Agence Ecofin) - Le régime actuel envisage autrement le développement de la République démocratique du Congo en accordant une place de choix au développement des infrastructures de transport. Une politique qui est motivée par le désir de tirer le plein profit du potentiel du pays.
Le président de la RDC, Félix Tshisekedi (photo), lors d’une allocution devant les deux chambres du Parlement congolais, le lundi 13 décembre, a annoncé la mise en œuvre en 2022 de 9 projets pour densifier les infrastructures de transport du pays.
L’implémentation de ces projets, qui touchent plusieurs modes de transports (routier, maritime, fluvial, et aérien), est de nature à « améliorer non seulement le trafic urbain et interurbain, mais devrait également permettre une meilleure connectivité entre les différentes provinces du pays », selon le président congolais.
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Discours du Président de la République sur l'état de la Nation.
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— Présidence RDC ?? (@Presidence_RDC) December 13, 2021
Les chantiers routiers ciblés concernent la réhabilitation et le bitumage de plusieurs sections de routes portant sur plus de 1 300 km de linéaire. Pour ce qui est du projet fluvial, il porte sur le déploiement de bacs devant faciliter la traversée entre la RDC et la République centrafricaine, séparées par le fleuve Oubangui.
Le domaine maritime quant à lui sera marqué par le lancement des travaux du complexe portuaire en eau profonde de Banana (dans le Kongo central), dont la pose de la première pierre est annoncée pour le 2 janvier d’après l’organe de presse présidentiel. Le démarrage des travaux physiques est aussi annoncé pour le premier trimestre 2022, après signature de deux nouveaux accords entre l’Etat congolais et le groupe émirati DP World, qui s’est vu attribuer la concession de ce port.
Dans le domaine aérien, par contre, il est prévu la modernisation et l’extension de plusieurs plateformes aéroportuaires d’envergure régionale comme internationale.
La réalisation de ces projets s’inscrit dans la continuité des ambitions du pouvoir en place qui associe le renforcement des infrastructures de transport à sa politique nationale de développement. Selon le président congolais, « la question des transports et des voies de communication est un défi permanent dont l’impact sur l’économie nationale et par ricochet sur les conditions de vie des Congolais est indéniable ».
Figurant parmi les plus importants exportateurs de minerais du continent, la RDC ne dispose pourtant pas d’installation portuaire digne du nom pour faciliter l'évacuation des productions des industries minières. Obligeant les opérateurs à convoyer une partie des ressources extraites par les ports voisins de Dar es Salam (Tanzanie) ou de Lobito (Angola). A cela s’ajoute l’état du réseau routier, qui est bitumé par endroit en milieu urbain dans une faible proportion, alors que les zones rurales demeurent enclavées en raison des voies de desserte qui sont essentiellement en terre battue. Ce qui ne facilite ni la mobilité en zones urbaines ni l’acheminement des récoltes agricoles depuis les bassins de production vers les villes du pays.
La mise en œuvre de ces différents projets, en plus d’apporter des améliorations aux défis de mobilités actuels, devrait aussi stimuler sur la production minière du pays, le tourisme ainsi que le commerce transfrontalier avec les 9 Etats limitrophes du pays.
Henoc Dossa
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