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Quels sont ces vers géants découverts à 2 500 mètres de profondeur ?

Quels sont ces vers géants découverts à 2 500 mètres de profondeur ?

  • mardi 7 janvier 2025
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Au cours d’une expédition américaine récente dans l’océan Pacifique, les chercheurs pensaient simplement récolter des échantillons au niveau de cheminées hydrothermales. Ils ont néanmoins fait une découverte surprenante : des vers tubicoles géants qui prospèrent dans cet environnement assez extrême.


Des vers qui vivent dans la croûte terrestre

Rappelons tout d’abord que les cheminées hydrothermales (ou monts hydrothermaux) mesurent entre 70 et 100 mètres de hauteur. Elles se trouvent notamment sur l’axe des dorsales océaniques. Des scientifiques du Schmidt Ocean Institute ont exploré des cheminées hydrothermales au niveau de la dorsale est-pacifique, une crête volcanique particulièrement active.

Comme l’indiquait une publication dans la revue Nature Communications du 15 octobre 2024, les chercheurs se sont rendus dans cette zone pour y prélever des échantillons à l’aide du véhicule submersible Subastian, un sous-marin télécommandé. Or, les scientifiques ont alors découvert une présence inattendue à 2 500 mètres de profondeur : des vers géants qui peuplent des cavités naturelles à dix centimètres sous la croûte océanique.

Survivre sans lumière solaire

Il s’agit ici de vers tubicoles géants (Riftia pachyptila), l’une des espèces extrémophiles de vers vestimentifères tubicoles qui vit dans les grands fonds marins. Ces animaux ont la particularité de pouvoir atteindre une longueur de trois mètres. Néanmoins, il ne s’agit pas de leur seule caractéristique. En effet, le corps de ces vers tubicoles possède un système digestif atrophié à la place duquel nous retrouvons un trophosome. Cet organe abrite des bactéries symbiotiques qui constituent la principale source de nutrition des vers.


Dans les cavités où vivent ces vers totalement inoffensifs règne une température qui atteint un maximum de 25 °C. Dans cet environnement, les bactéries induisent un processus de chimiosynthèse qui utilise l’hydrogène sulfuré se trouvant dans les fluides hydrothermaux afin de générer des composés organiques pour nourrir les vers. Ces derniers peuvent donc survivre sans lumière solaire ni photosynthèse.

vers géants
Crédits : Bright et coll., Nature Communications., 2024

Une menace redoutable

Selon les scientifiques américains, ces communautés qui regroupent parfois entre 100 à 200 individus par m² vivent au sein d’un réseau écologique complexe qui connecte trois niveaux, à savoir l’océan ouvert, le plancher océanique ainsi que le sous-sol océanique. Transportées par les courants hydrothermaux, les larves des vers d’une taille microscopique colonisent ces habitats sous-marins et produisent une couche de biomasse. La couche en question était certes déjà connue de la science. En revanche, personne n’y soupçonnait la présence d’écosystèmes aussi complexes. Ainsi, les recherches devraient se poursuivre, car il est potentiellement possible d’y trouver des milliers de nouvelles espèces qui jouent peut-être un rôle important, notamment dans la préservation des fonds marins.

Enfin, si ces recherches sont passionnantes et devraient permettre d’en savoir davantage sur les fonds océaniques, il faut savoir qu’une menace plane. Certaines activités industrielles comme l’exploitation et l’extraction minière en eaux profondes pourraient gravement perturber et peut-être même détruire ce genre d’écosystèmes. Ces activités caractérisées par des opérations de dragage, des rejets de sédiments et des nuisances sonores représentent en effet un véritable danger.

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