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Que sait-on de ce nouveau virus découvert dans la Fosse des Mariannes ?

Que sait-on de ce nouveau virus découvert dans la Fosse des Mariannes ?

  • vendredi 22 septembre 2023
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Une équipe de chercheurs chinois annonce avoir identifié un nouveau virus dans la Fosse des Mariannes. Baptisé vB_HmeY_H4907, il aurait été trouvé à une profondeur de 8 839 mètres. À notre connaissance, jamais un siphovirus n’avait été découvert aussi profondément sous l’océan.


Un virus bactériophage des grands fonds


Les virus sont étranges. Constitués d’un matériel génétique (ADN ou ARN) et entourés d’une coque protéique appelée capside, on ne peut pas les considérer comme des cellules autonomes, car ils ne peuvent pas se reproduire par eux-mêmes. Au lieu de cela, ils infectent les cellules hôtes et utilisent leurs ressources pour se répliquer et produire de nouvelles particules virales. Autrement dit, ils évoluent à la frontière entre le vivant et le non-vivant.







Il existe également sur Terre plusieurs types de virus, dont les bactériophages (ou phages). Ces derniers possèdent une structure leur permettant de se lier spécifiquement à la surface des bactéries, puis d’injecter leur matériel génétique à l’intérieur. Dès lors, le matériel génétique viral « commande » à la cellule bactérienne de produire de nouvelles particules virales qui sont ensuite libérées lorsque la cellule hôte est détruite.


Ce nouveau virus isolé dans la Fosse des Mariannes est l’un de ces bactériophages. Et selon Min Wang, virologue marin à l’Université océanique de Chine, il s’agit du phage isolé le plus profondément dans l’océan mondial.




virus Fosse des Mariannes

Une vue de la morphologie du phage Halomonas vB_HmeY_H4907. La barre d’échelle est de 100 nm. Crédits : Yue Su and al/Microbiology Spectrum

Une approche lysogénique


D’après les premières analyses, il infecterait les bactéries du phylum Halomonas (adaptées à vivre dans des environnements riches en sel), et ce, de manière lysogénique. Cela signifie qu’il ne tue pas immédiatement la bactérie hôte après l’infection. Au lieu de cela, le matériel génétique du virus (l’ADN ou l’ARN viral) s’intègre dans son génome, devenant une partie de l’ADN de la bactérie hôte. Cette intégration est réalisée grâce à l’action d’une enzyme spécifique appelée intégrase.







Pour les chercheurs, cette stratégie pourrait être due aux environnements difficiles dans lesquels le virus et la bactérie ont évolué. Dans de telles conditions, ces virus pourraient en effet ne pas se permettre de tuer leur hôte. Cependant, on sait encore peu de choses sur les virus qui peuplent les régions les plus profondes de l’océan (zone hadal), et ce dernier n’est que le troisième connu à infecter la bactérie Halomonas qui y vit.


Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Microbiology Spectrum.










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