Les ptérosaures ont toujours fasciné les amateurs de dinosaures et de préhistoire. Ces reptiles volants, parfois gigantesques, régnaient dans les cieux du Mésozoïque. Une découverte vient enrichir notre connaissance de ces créatures incroyables : Infernodrakon hastacollis, un ptérosaure de la famille des azhdarchidés identifié à partir d’un fossile retrouvé dans le Montana, aux États-Unis.
Une découverte qui change la donne
Le fossile d’Infernodrakon hastacollis a été exhumé en 2002 dans la célèbre formation de Hell Creek, connue pour abriter de nombreux fossiles de la fin du Crétacé, il y a environ 67 millions d’années. À l’époque, cette région était une plaine marécageuse peuplée de dinosaures comme Tyrannosaurus rex et Triceratops, mais aussi de ptérosaures.
Initialement, cette vertèbre cervicale fossilisée avait été attribuée au genre Quetzalcoatlus, l’un des plus grands ptérosaures jamais découverts. Toutefois, grâce à de nouvelles analyses, notamment par numérisation laser, les chercheurs ont pu détecter des différences subtiles, mais significatives qui ont conduit à la création d’un nouveau genre et d’une nouvelle espèce. Son signifie littéralement « dragon de l’enfer au cou brûlant », en référence à la formation de Hell Creek et à la structure particulière de sa colonne cervicale.
Un ptérosaure unique en son genre
Infernodrakon hastacollis appartenait à la famille des azhdarchidés, un groupe de ptérosaures caractérisés par de longs cous et un mode de vie probablement terrestre. Contrairement à l’image classique du ptérosaure planant au-dessus des océans, les azhdarchidés semblent avoir été de redoutables chasseurs terrestres, un peu comme les cigognes ou les hérons modernes.
Avec une envergure de trois à quatre mètres, Infernodrakon était de taille moyenne par rapport à certains de ses cousins comme Quetzalcoatlus northropi ou Arambourgiania, qui pouvaient atteindre dix à douze mètres d’envergure. Toutefois, il devait être un prédateur efficace, probablement pour chasser de petits animaux ou fouiller les marécages à la recherche de proies. Son cou allongé et robuste, comme l’indique son nom « hastacollis » (« au cou brûlant »), lui permettait probablement d’attraper des proies avec agilité.

Pourquoi est-ce une découverte importante ?
Les azhdarchidés sont l’un des groupes de ptérosaures les plus mystérieux. Leur incroyable diversité de tailles et de modes de vie suggère qu’ils ont joué un rôle clé dans les écosystèmes de la fin du Crétacé, mais on connaît encore peu de détails sur leur évolution.
Jusqu’à présent, beaucoup de fossiles découverts en Amérique du Nord étaient attribués un peu trop facilement à Quetzalcoatlus, faute de données précises. Cette étude montre que la diversité des ptérosaures azhdarchidés est plus grande que prévu, et que d’autres espèces pourraient encore attendre d’être identifiées dans les collections de fossiles déjà existantes.
De plus, l’analyse phylogénétique (l’étude des liens de parenté entre les espèces) a révélé qu’I. hastacollis était plus proche d’Arambourgiania que de Quetzalcoatlus, ce qui permet aux scientifiques de mieux comprendre les relations évolutives entre ces grands reptiles volants.