Les papillons, comme d’autres insectes pollinisateurs, ont recours à un mécanisme spécifique impliquant une interaction électrostatique pour polliniser les fleurs sans contact direct. Comment ce processus fonctionne-t-il ?
Les charges électrostatiques positives des papillons permettent de polliniser les fleurs
En battant des ailes pour voler et en se frottant contre certaines surfaces, les papillons accumulent une charge électrostatique positive. Les fleurs, au contraire, et en particulier les parties telles que les anthères (productrices de pollen) accumulent quant à elles une charge négative.
Ainsi, lorsque le papillon se pose sur une fleur, l’attraction électrostatique entre la charge positive du papillon et la charge négative du pollen facilite son transfert. Le pollen, alors chargé négativement, se fait attirer, puis adhère à la surface du papillon. Lorsque le papillon visite une autre fleur, le pollen collecté est à son tour attiré par les stigmates de la nouvelle fleur, facilitant ainsi la pollinisation.

Effet des champs électriques des fleurs
Plusieurs recherches montrent que de nombreuses fleurs peuvent créer des champs électriques spécifiques permettant d’aider les insectes à savoir si elles ont déjà été visitées par d’autres pollinisateurs. En détectant ces champs, les papillons sont alors en mesure de visiter des fleurs avec du nectar disponible.
Une pollinisation ciblée
Les interactions électrostatiques permettent une pollinisation plus ciblée et efficace, car le pollen est transféré directement aux parties reproductrices des fleurs. De plus, en facilitant le transfert du pollen entre fleurs différentes, les papillons contribuent à la diversité génétique des plantes, essentielle pour la résilience des écosystèmes.
Les papillons, des pollinisateurs sous-estimés
Nombreuses sont les recherches scientifiques ayant, par le passé, considéré le papillon comme un insecte assoiffé de nectar plutôt qu’un pollinisateur tel que l’abeille ou le bourdon. Pourtant, le papillon participe bel et bien à la pollinisation des plantes grâce à l’électricité qu’il transporte en volant. C’est aussi le cas des apidés, contrairement à ce que l’on pourrait penser.
Ce n’est en effet qu’à partir des années 80 que les biologistes se sont rendus compte que les charges électrostatiques transportées non seulement par les papillons, mais aussi par les abeilles et les bourdons, jouaient un rôle essentiel dans la pollinisation. Auparavant, il était courant de penser que ces insectes pollinisateurs collectaient le pollen et le libéraient en entrant en contact avec les organes reproducteurs des plantes à fleurs.
