Une équipe de chercheurs annonce avoir possiblement isolé une seconde lune extrasolaire en orbite autour d’une planète géante. Si la découverte se confirme (ce qui pourrait prendre plusieurs années), cela pourrait signifier que ces exolunes sont aussi courantes dans l’Univers que les exoplanètes.
Au cours des trois dernières décennies, les astronomes ont isolé plus de 4 000 exoplanètes confirmées. Ces mondes présentent une diversité remarquable, des géantes hautement excentriques aux systèmes très compacts impliquant des planètes rocheuses. Afin de mieux appréhender la formation et l’évolution de ces systèmes, plusieurs équipes d’astronomes se focalisent également sur l’existence et la nature de lunes potentielles.
Compte tenu de l’abondance de ces objets dans notre système, il est en effet raisonnable de supposer d’autres pourraient évoluer autour d’exoplanètes.
Une première lune, puis une seconde
La plupart des planètes extrasolaires ont été isolées grâce à la méthode du transit (une planète passe devant son étoile et bloque un peu de sa lumière). Toutefois, pendant longtemps, aucune lune extrasolaire n’a été détectée avec cette méthode, les variations de luminosité étant quasi insaisissables.
La situation a toutefois évolué il y a quatre ans. À l’époque, une équipe d’astronomes dirigée par David Kipping, de l’Université de Columbia, avait annoncé avoir peut-être découvert la toute première lune extrasolaire (ou exolune). Des opérations de suivi réalisées avec Hubble quelques mois plus tard semblaient confirmer son existence, à 8 000 années-lumière de la Terre.
Dans le cadre d’une nouvelle étude publiée dans Nature Astronomy, la même équipe annonce avoir possiblement découvert un deuxième objet de ce genre. D’après les chercheurs, qui s’appuient sur les données de Kepler, cette lune évoluerait en orbite autour de la planète Kepler 1708b, à 5 500 années-lumière de la Terre en direction des constellations du Cygne et de la Lyre.
Si la première lune proposée il y a quatre ans ferait environ la taille de Neptune, celle-ci serait en revanche trois fois moins grande (mais toujours plus que la Terre). Toutes deux seraient uniquement composées de gaz accumulé sous l’attraction gravitationnelle causée par leur taille énorme. Si l’hypothèse est correcte, ces lunes ont peut-être même commencé leur vie en tant que planètes, avant d’être finalement « happées » par leur planète respective.

Des données à confirmer
Des observations d’autres télescopes spatiaux seront évidemment nécessaires pour confirmer la découverte, mais cela pourrait prendre du temps. Quatre ans plus tard, la « première découverte » continue en effet de faire débat parmi la communauté scientifique, les observations initiales n’ayant pas encore été répétées.
Toutefois, la recherche en vaut la peine. Il y a encore quelques décennies, l’existence des exoplanètes avait été accueillie avec le même scepticisme. Leur étude pourrait pourtant révolutionner notre compréhension de la formation des systèmes planétaires.