Selon un rapport publié récemment aux États-Unis, le réchauffement climatique allonge les périodes de pollinisation et intensifie les allergies. Cette année, les experts prédisent un retour du printemps particulièrement difficile pour les personnes touchées par les allergies aux pollens.
Une production plus importante de pollen
En 2021, une étude québecoise évoquait le lien existant entre la végétalisation des espaces urbains et l’augmentation des allergies aux pollens. Rappelons au passage que les arbres peuvent en effet provoquer des allergies printanières, ces dernières n’ayant aucun rapport avec celles induites par l’herbe à poux en août et en septembre. Et si durant le printemps, les allergies aux pollens étaient plus longues et plus intenses ?
Il y a peu, la Fondation étasunienne pour l’asthme et les allergies (AAFA) a publié un rapport évoquant une saison 2025 particulièrement difficile pour les personnes concernées. Les experts ont surtout souligné l’aggravation de cette tendance aux États-Unis, un phénomène touchant désormais un adulte sur trois et un enfant sur quatre dans le pays.
Selon le rapport, le responsable de l’intensification du phénomène n’est autre que le réchauffement climatique. En augmentant, les températures allongent les saisons de pollinisation et favorisent ainsi une production plus importante de pollen.

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Crédits : CentralITAlliance / iStockDe lourdes conséquences sur le plan économique
Aujourd’hui, les premières pollinisations se produisent environ une vingtaine de jours plus tôt qu’il y a trois décennies. Or, il s’avère que désormais, certaines saisons se chevauchent comme celles des des graminées et de l’ambroisie, deux plantes connues pour le important potentiel allergisant. Par ailleurs, la plupart des gens supportent assez bien les allergies saisonnières, même si ces dernières sont inconfortables et assez tenaces. En revanche, lorsque ces mêmes allergies touchent simultanément des millions de personnes, les conséquences sont lourdes, notamment sur le plan économique. En effet, la rhinite allergique, l’asthme et autres allergies entrainent des milliards de dollars de pertes, en raison des consultations médicales, des dépenses en médicaments et évidemment, des arrêts de travail.
D’une manière générale, les combustions de charbon, de pétrole et de gaz naturel – ainsi que les feux de foret de plus en plus fréquents – libèrent d’importantes quantités de dioxyde de carbone dans l’air. En contribuant au réchauffement climatique, ces phénomènes incitent de nombreuses espèces végétales à produire davantage de pollen (et plus longtemps), ceci ayant des conséquences à la fois sur les populations se trouvant en milieu rural et urbain.
Interrogé par le magazine Vox le 1er avril 2025, le directeur de l’AAFA Kenneth Mendez a rappelé l’existence de traitements pour soulager les personnes. Des antihistaminiques et autres sprays peuvent être prescrits après une consultation chez un allergologue. Pour l’expert, il est préférable de commencer la prise de ces traitements deux semaines avant l’arrivée des premiers pollens. En revanche, la solution la plus souhaitable est de lutter efficacement contre le réchauffement climatique afin de limiter la hausse des température et la fréquence des feux de forets.