(Agence Ecofin) - En Ouganda, les blogueurs, influenceurs et autres utilisateurs des réseaux sociaux diffusant du contenu à une grande audience doivent obtenir une autorisation similaire à celles des médias. La décision est décriée et considérée comme une manœuvre politique à l’approche des élections présidentielles.
En Ouganda, les autorités ont étendu l’obligation d’obtenir une autorisation pour diffuser du contenu, réservée aux médias, aux blogueurs et aux personnes disposant d’une grande audience sur les réseaux sociaux.
En effet, la semaine dernière, les autorités ougandaises ont informé dans un communiqué que toutes les personnes physiques et morales diffusant du contenu à une importante audience devaient s’assurer d’avoir une autorisation en bonne et due forme du régulateur de la communication (UCC) avant le 5 octobre.
« Toutes les personnes qui offrent actuellement ou envisagent de commencer à fournir des services de communication et de diffusion de données en ligne, y compris (mais sans s'y limiter) les blogs, doivent obtenir l'autorisation de l'UCC avant de fournir ces services au public. Il leur est conseillé de régulariser leurs situations en obtenant l'autorisation nécessaire du régulateur de la communication d'ici le 5 octobre 2020 », peut-on lire dans le communiqué.
Alors que cette mesure et son application ont déjà suscité de nombreuses protestations ces derniers mois, son extension aux blogueurs et autres influenceurs a provoqué un véritable tollé. Pour le député ougandais Leandro Komakech, le régulateur de la communication « outrepasse son mandat ». Pour Catherine Anite, fondatrice et directrice exécutive de l’ONG Freedom of Expression Hub, « l'autoritarisme de l'UCC aura un effet négatif sur la qualité de l'engagement et de la participation aux affaires publiques et au processus démocratique dans le pays ».
A quelques mois des élections présidentielles, la mesure a pour certains des objectifs politiques.
Servan Ahougnon
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