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On pensait cet organe féminin « inutile »… Il aurait en fait une fonction bien précise qui pourrait vous intéresser !

On pensait cet organe féminin « inutile »… Il aurait en fait une fonction bien précise qui pourrait vous intéresser !

  • lundi 28 avril 2025
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Pendant plus d’un siècle, cette petite structure anatomique est restée dans l’ombre, considérée comme un vestige inutile de l’évolution. Et pourtant, selon une nouvelle étude fascinante, le rete ovarii, un réseau de tubes niché au creux des ovaires, pourrait bien être une pièce maîtresse du système reproducteur féminin. Mieux encore : il pourrait jouer un rôle-clé dans la fertilité. Une révolution silencieuse dans notre compréhension du corps féminin.


Un vestige mal compris depuis le 19e siècle

Le rete ovarii (ou réseau ovarien) a été observé pour la première fois chez l’humain en 1870. Mais faute de fonction apparente, les scientifiques de l’époque l’ont classé parmi les “organes vestigiaux” – ces parties du corps dont l’utilité aurait disparu au fil de l’évolution, à l’image de l’appendice ou du coccyx. Résultat : il est longtemps resté ignoré par la recherche.

Mais grâce à des outils modernes comme la microscopie avancée, la spectrométrie de masse ou l’imagerie 3D, des chercheurs de l’université du Michigan ont décidé de revisiter cette structure passée sous les radars. Et ce qu’ils ont découvert chez la souris pourrait bien changer notre manière de penser l’anatomie féminine.

Une structure complexe… et active !

L’étude, publiée dans la revue eLife le 19 mars 2024, montre que le rete ovarii n’est pas un simple amas de cellules sans fonction. Il se divise en trois régions distinctes :


  • Le réseau intraovarien (RIO), situé à l’intérieur même de l’ovaire,

  • Le réseau extraovarien (REO), formé de tubules contournés,

  • Le réseau de connexion (RC), qui relie les deux premiers.

Ce réseau se développe dès le stade fœtal et persiste à l’âge adulte, suggérant une fonction maintenue au fil de la vie. En observant le transport de liquides à l’intérieur des tubules du REO, les scientifiques ont découvert que cette structure pouvait propulser des fluides vers l’ovaire, un mécanisme actif et organisé. Autrement dit, le rete ovarii ne serait pas un vestige passif, mais un acteur dynamique de la physiologie ovarienne.

Une antenne hormonale au service des ovaires

L’un des aspects les plus surprenants de cette découverte concerne le rôle endocrinien (hormonal) potentiel du rete ovarii. Les cellules de cette structure expriment des récepteurs aux hormones sexuelles, comme l’œstrogène et la progestérone. Cela signifie qu’elles sont capables de percevoir les signaux hormonaux circulants, un peu comme une antenne biologique.

Plus étonnant encore : grâce à la spectrométrie de masse, les chercheurs ont identifié des milliers de protéines produites par le RO, dont certaines, comme IGFBP2, jouent un rôle crucial dans le développement des follicules ovariens, ces petites structures qui abritent les ovocytes (les cellules à l’origine des ovules). Le rete ovarii pourrait donc participer à la régulation de la maturation des ovules, et donc à la fertilité.


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Image microscopique du tissu entourant le rete ovarii, un organe susceptible de jouer un rôle important dans la fertilité féminine. Crédit image : Apperson, KD et al., 2017

Une redécouverte aux implications majeures

Même si cette étude a été menée sur la souris, les auteurs soulignent que le rete ovarii existe aussi chez l’humain – ainsi que chez d’autres mammifères comme les chats, les vaches, les porcs ou les singes. Or, les voies de développement de l’appareil reproducteur sont très similaires chez l’humain et la souris, ce qui renforce la pertinence de cette découverte pour notre biologie.

Pour Adam Taylor, professeur d’anatomie à l’université de Lancaster (non impliqué dans l’étude), cette recherche est essentielle :

« Une meilleure compréhension des structures de cette région pourrait ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques et de nouvelles perspectives pour le traitement de diverses affections. »

En d’autres termes, le rete ovarii pourrait devenir une cible d’intérêt pour mieux comprendre – voire traiter – certaines causes d’infertilité, ou des troubles hormonaux aujourd’hui mal expliqués.

Redonner de l’attention à l’anatomie féminine

Cette découverte s’inscrit aussi dans un contexte plus large : celui de la sous-représentation de l’anatomie féminine dans la recherche biomédicale. « Il y a encore tant de choses que nous ne parvenons même pas à comprendre sur l’anatomie féminine », souligne Dilara Anbarci, auteure principale de l’étude. Elle espère que ces travaux encourageront une revalorisation de ce que l’on considère trop vite comme inutile ou secondaire dans le corps féminin.

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