(Agence Ecofin) - Des appels du pied de la Gavi aux chercheurs, à la bonne nouvelle liée à Marburg au Ghana, en passant par la situation de la rougeole en RDC et Zimbabwe…retour sur quelques points de l’actualité santé en Afrique cette semaine.
La Gavi recherche des vaccins prometteurs à financer
La Gavi, Alliance globale pour les vaccins, recherche des nouveaux vaccins sous-utilisés qu'elle pourrait financer et déployer dans les pays où elle intervient, notamment en Afrique. C’est dans le cadre de sa stratégie d'investissement dans les vaccins (VIS), un mécanisme pluriannuel qui a pour but de repérer les vaccins prometteurs dans le monde, comme l’indique l'organisation internationale créée en 2000.
Alors qu’elle entame l'élaboration du VIS 2024, la structure recherche ainsi des propositions d'experts, qui lui permettraient d’identifier de nouveaux vaccins à appuyer. « Gavi recherche des manifestations d'intérêt de la part d'experts indépendants en la matière pour rejoindre un comité de pilotage du VIS qui fournira des conseils et une supervision techniques et stratégiques tout au long de ce processus. L'expérience au niveau national sera particulièrement appréciée.», indique-t-on en substance.
À l'issue d'un processus de sélection de 18 mois, le conseil d'administration de Gavi prendra les décisions finales d'investissement en juin 2024, indique-t-on. Ces nouveaux vaccins devraient être disponibles d'ici 2030.
Zimbabwe : la vaccination aide à endiguer l'épidémie de rougeole
Au Zimbabwe, la campagne de vaccination contre la rougeole - qui a débuté le 29 août - s'est terminée cette semaine, indique Outbreak News Today. L’opération d'immunisation avait pour objectif de vacciner 2,3 millions d'enfants âgés de six à 59 mois. Selon le ministère de la Santé, 26,9 % de cet objectif a été atteint, soit 623 810 enfants ont été vaccinés. Elle intervient alors qu'on rapporte dans le pays 704 décès liés à la dernière épidémie de rougeole, depuis le mois d’avril. Au 6 septembre, le Zimbabwe avait signalé 6551 cas de rougeole au cours de cette période, dont près de la moitié dans le Manicaland, province de près de 2 millions d’habitants, située dans l'est du pays.
Ghana : l'épidémie de Marburg est déclarée terminée
Au Ghana, l’épidémie de Marburg, qui a été signalée il y a près de deux mois, est déclarée close. Dans le cadre du suivi de la toute première épidémie au Ghana de la maladie cousine d’Ebola, le ministère de la Santé a déclaré la fin de l'épidémie. 42 jours se sont, en effet, écoulés sans un nouveau cas. Cette période correspond à deux périodes d'incubation, c'est-à-dire le temps écoulé entre l'infection et l'apparition des symptômes chez un sujet.
Aujourd'hui, le #Ghana?? a déclaré la fin de l'épidémie de la maladie à virus #Marburg, déclenchée il y a près de deux mois. C'était la première fois que la fièvre hémorragique hautement infectieuse était détectée dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
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— OMS Afrique (@OMS_Afrique) September 16, 2022
En tout, trois cas confirmés, dont deux décès et pour 198 contacts, ont été enregistrés dans l'épidémie déclarée le 7 juillet 2022 après confirmations en laboratoire du virus qui a touché les régions Ashanti, Savannah et Ouest du pays. « Marburg est une maladie effrayante, car elle est hautement infectieuse et mortelle. Il n'existe pas de vaccins, ni de traitements antiviraux. Toute flambée de Marburg est une préoccupation majeure », avait indiqué à cet effet Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique. « Bien que le Ghana n'ait pas eu d'expérience préalable de la maladie, sa réponse a été rapide et solide. Des vies ont été sauvées et la santé de la population protégée grâce à un système efficace de détection de la maladie qui a permis d'identifier rapidement le virus et de réagir promptement pour enrayer la propagation de l'infection.», a-t-elle ajouté.
Ghana : augmentation des cas de rage signalés dans la région d'Ashanti
Toujours au Ghana, on signale l’émergence d’une autre maladie virale, la rage, dans la région Ashanti, située dans le sud du Ghana. La Direction de la santé de la région signale en effet une hausse des cas de rage humaine dans trois districts, selon un communiqué des Services de santé du Ghana émis en début de semaine.
Selon la note officielle, en date du lundi 12 septembre 2022, la région avait enregistré un total de quatre cas confirmés et un cas probable. Les cas ont été signalés à Asante Akim South, Bosomtwe et Kwabre East ; avec un taux de létalité de 100%. Pour rappel, la rage est une infection virale aiguë qui se transmet à l'homme ou à d'autres mammifères, généralement par la salive provenant de la morsure d'un animal infecté. Elle est aussi rarement contractée par des lésions cutanées ou par contact avec les muqueuses.
RD Congo : plus de 100 000 suspicions de rougeole sur les huit premiers mois de 2022
Plus de 100 000 cas suspects de rougeole en RDC depuis le début de l’année. Au total, jusqu'à la date du 28 août dernier, la République démocratique du Congo (RDC) a déclaré 100 044 cas suspects de rougeole, dont 4652 cas confirmés, selon les dernières données rendues publiques par Outbreak News Today. En outre, 1294 décès liés à la rougeole ont été signalés (taux de létalité de 1,3 %). La maladie affecte surtout les jeunes enfants. Ainsi, 63 % des cas confirmés en laboratoire ont moins de 5 ans, et seulement 36 % ont des antécédents de vaccination. Au total, dans l’un des plus vastes pays du continent, 148 zones de santé ont confirmé la présence d'une épidémie de rougeole à un moment donné depuis le début de l'année.
Pour rappel, le virus de la rougeole est très contagieux, et se propage dans l'air par contact direct avec des gouttelettes infectieuses ou par voie aérienne lorsqu'une personne infectée respire, tousse ou éternue. Ce pathogène peut vivre jusqu'à deux heures dans l’air, après qu'une personne infectée a quitté un endroit. Les gens peuvent transmettre la rougeole jusqu'à quatre jours avant et quatre jours après une éruption cutanée. Les signes et symptômes de la rougeole comprennent notamment une éruption maculopapuleuse, une forte fièvre, une toux, un écoulement nasal ou des yeux rouges et larmoyants.
Ebola en RD Congo, on retient son souffle (1 cas, 1 décès, létalité de 100%)
En RDC, 26 jours se sont écoulés depuis que les autorités sanitaires ont déclaré une épidémie de maladie à virus Ebola (le 21 août 2022), dans le secteur sanitaire de Butanuka, zone sanitaire de Beni. Depuis, aucun nouveau cas n'a été signalé (au 11 septembre 2022). Il reste ainsi 16 jours à attendre avant qu’on ne puisse déclarer la fin de cette nouvelle épidémie, si aucun nouveau cas n'est identifié. Notons cependant que, s’il n’y a qu’un seul cas confirmé, plusieurs sujets-contacts sont recensés, traqués et suivis par les autorités sanitaires. Parmi les contacts répertoriés depuis le début de l'épidémie, 23 provenaient de la zone sanitaire de Beni, trois de la zone sanitaire d'Oicha et un de la zone sanitaire de Mutwanga. Au total, 27 contacts sont toujours portés disparus, tous étant des patients admis dans le même hôpital que le cas confirmé. Au total, 296 alertes, dont cinq décès, ont été signalées au 10 septembre 2022, et toutes ont fait l'objet d'une enquête, dont 17 (5,7 %) ont été validées comme des cas suspects d'Ebola et des échantillons ont été prélevés sur eux. Pour l’heure, aucun cas n’a été formellement confirmé selon les méthodes de laboratoire. Du 15 au 11 septembre 2022, un total de 406 échantillons (190 écouvillons) ont été collectés et analysés, dont un seul échantillon (1 écouvillon) s'est révélé positif au virus Ebola.
Variole du singe dans plusieurs pays d'Afrique : 590 cas ; 12 décès ; une létalité estimée à 2,0 %
Cette semaine, le nombre de cas confirmés de variole du singe en Afrique a augmenté de 12,6%, passant de 524 au cours de la semaine 35 à 590 au cours de la semaine 36, comme le rapporte l'OMS dans son dernier rapport régional. Au cours de la semaine écoulée, trois pays ont signalé 66 nouveaux cas, dont le Ghana (8) et le Libéria (1). En outre, 57 autres cas ont été signalés rétrospectivement au Nigéria. Justement, le Nigeria a enregistré 2 décès au cours de la semaine écoulée.
Au total, entre le 1er janvier et le 4 septembre 2022 de cette année, 11 pays africains ont signalé la variole du singe, dont neuf pays de la région africaine de l'OMS (Nigéria (277), République démocratique du Congo (RDC) (195), Ghana (84), République Centrafricaine (8), Cameroun (7), Afrique du Sud (5), Bénin (3), Congo (3) et Libéria (3) et deux pays de la région de la Méditerranée orientale de l'OMS : Maroc (3) et Soudan (2).
Le Nigéria (46,9 %), la RDC (33,1 %) et le Ghana (14,2 %) restent les trois pays qui signalent le plus grand nombre de cas, représentant 94,2 % de tous les cas confirmés.
au niveau mondial…
En comparaison, au niveau mondial, on recense un total cumulé de 54 709 cas de monkeypox confirmés en laboratoire et 397 cas probables ont été signalés entre le 1er janvier et le 11 septembre 2022. La plupart des cas signalés au cours des quatre dernières semaines ont été notifiés par la Région des Amériques (30 772, soit 56,2 % des cas) et la Région européenne (23 196, soit 42,4 % des cas).
Les dix pays qui comptent le plus grand nombre de cas de monkeypox restent les États-Unis d'Amérique (19 833), l’Espagne (6749), le Brésil (5525), la France (3646), l’Allemagne (3505), le Royaume-Uni (3484), le Pérou (1724), le Canada (1289), le Pays-Bas (1172) et la Colombie (938). A eux dix, ces pays représentent 87,5 % des cas signalés dans le monde à ce jour, loin devant l’Afrique.
Covid-19 : 12 millions de cas cumulés, sur fond de baisse
Sur le front de la Covid-19, on relève au niveau continental, 12 millions de cas cumulés à ce jour, avec tout de même plus de 11 millions de guérisons contre 256 000 décès.
Plus de 12 millions de cas de #COVID19 ont été enregistrés sur le continent africain - avec un total de plus de 11 millions de guérisons & 256 000 décès.
Consultez les données par pays sur le tableau de bord de l’OMS pour la Région africaine : https://t.co/OLDIVVIePA pic.twitter.com/MA8tMDUGYX
— OMS Afrique (@OMS_Afrique) September 16, 2022
Ayi Renaud Dossavi
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