(Agence Ecofin) - Les défis sécuritaires au Nigéria affectent la mobilité dans tout le pays. Les enlèvements et attaques terroristes qui s’observaient dans le secteur routier apparaissent progressivement dans d’autres modes de transport, notamment le ferroviaire et l’aérien.
Les lignes aériennes domestiques et les services ferroviaires connaissent depuis le dimanche 27 mars de fortes perturbations pour la desserte du nord du pays, après que des terroristes ont pris pour cible l’aéroport de Kaduna et des trains. L’attaque contre l’aéroport s’est déroulée, selon l'Autorité fédérale des aéroports du Nigeria (FAAN), tôt dans la journée du samedi. Les assaillants s’étant introduits à moto dans le complexe aéroportuaire, auraient tué un agent de sécurité.
Même si l’intervention immédiate des forces de sécurité a permis, selon l’armée nigériane, de tuer 12 bandits et de reprendre le contrôle de la situation, le drame a rebuté plusieurs compagnies aériennes qui ont annoncé depuis lors l’interruption de leurs vols en partance ou à destination de cet Etat.
Les services ferroviaires ont quant à eux été pris pour cible dans la nuit du lundi à 21 h (heure locale), alors qu’un train transportant 362 passagers se dirigeait vers Kaduna en partance d’Abuja. Dans une déclaration faite mardi sur la chaîne de télévision nigériane Channels TV, le commissaire de l'État de Kaduna à la sécurité et aux affaires intérieures, Samuel Aruwan, a révélé que 8 personnes ont trouvé la mort dans cette attaque tandis que 26 autres ont été blessées et sont à l’hôpital.
En octobre 2021, des hommes armés avaient attaqué un train sur le même axe et enlevé plusieurs passagers, exigeant rançon. Ces nouveaux drames ont créé une psychose chez les opérateurs et les voyageurs qui font la navette entre l’Etat de Kaduna et d’autres villes du pays. Cela soulève une fois encore le problème d’insécurité dans le transport public au Nigeria, un secteur de plus en plus visé par les groupes armés actifs dans le pays.
Les enlèvements avaient lieu beaucoup plus dans le transport routier et ont obligé plusieurs Nigérians à adopter le mode ferroviaire, lequel dévoile maintenant ses limites en matière de sécurité. La desserte de Kaduna en particulier est délicate, la région abritant de nombreux gangs armés qui se livrent à du kidnapping.
Henoc Dossa