Amelia Edwards, Lucie Duff Gordon, Emma Andrews : tels sont les noms de ces femmes encore méconnues, qui ont contribué à façonner l’égyptologie du 19e siècle. Un trio féminin sous-estimé, qui a pourtant légué un riche héritage aux spécialistes et passionnés de l’Égypte ancienne.
L’égyptologie, la science de l’Égypte ancienne
L’égyptologie consiste en l’étude scientifique de l’Égypte ancienne, couvrant la période préhistorique jusqu’à la fin de la période romaine. Cette discipline explore les différents aspects de la civilisation égyptienne, notamment sa langue, sa culture, son art, son architecture ou encore sa religion.
Pour mener leurs recherches, les égyptologues utilisent différentes sources, qu’il s’agisse de textes anciens (hiéroglyphes, hiératiques, démotiques, etc.), de sites archéologiques (pyramides, temples, tombeaux) ou d’objets (statues, bijoux, outils, etc.).
L’égyptologie s’est muée en discipline scientifique au début du 19ème siècle, notamment après la découverte de la pierre de Rosette en 1799, qui a permis à Jean-François Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes en 1822.
Depuis, l’égyptologie a évolué grâce aux fouilles archéologiques, aux études linguistiques et aux avancées technologiques, permettant une meilleure compréhension de cette civilisation ancienne.
Méconnues, ces trois femmes ont pourtant contribué à la compréhension de l’Égypte ancienne
Innovatrices, Amelia Edwards, Lucie Duff Gordon et Emma Andrews ont largement contribué à l’égyptologie grâce à leurs voyages en Égypte à une époque où peu de femmes s’y aventuraient.
Amelia Edwards (1831-1892)
À la fois romancière et journaliste, l’exploratrice anglaise Amelia Edwards est surtout connue pour ses contributions à l’égyptologie via ses écrits et ses efforts de conservation des antiquités égyptiennes.
Entre 1873 et 1874, elle entreprend un voyage en Égypte à la suite duquel elle écrit un livre (A Thousand Miles up the Nile) mettant en lumière la richesse culturelle de l’Égypte et les menaces pesant sur ses antiquités. Amelia est également à l’origine de l’organisation Egypt Exploration Society, dédiée à la recherche et à la préservation des antiquités égyptiennes.
Lucie Duff Gordon (1821-1869)
Écrivaine et traductrice britannique, Lucie Duff Gordon est connue pour ses lettres (Letters from Egypt) décrivant sa vie en Égypte où elle a vécu entre 1862 et 1869 pour des raisons de santé (elle souffrait de tuberculose). Ses écrits, au style littéraire soigné, offrent un bel aperçu de la vie quotidienne égyptienne à cette époque.
Emma Andrews (1837-1922)
L’exploratrice américaine Emma Andrews voyage en Égypte en compagnie du magnat américain de la finance Theodore Davis, qui subventionne de nombreuses fouilles archéologiques dans la Vallée des Rois (région située sur la rive occidentale du Nil) à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle.
Emma documente ces expéditions dans son journal de bord qu’elle truffe de descriptions détaillées, tant sur les découvertes réalisées que sur les conditions de travail. Moins connus que ceux de ses contemporaines, les travaux de l’américaine représentent toutefois une source précieuse pour les égyptologues.
