(Agence Ecofin) - La situation au Mali commence à inquiéter les partenaires militaires du pays ouest-africain. La présence de militaires russes sur le terrain met mal à l’aise les Européens qui les considèrent comme des mercenaires, bien que les autorités maliennes assurent le contraire.
La Suède va se retirer de la Task Force Takuba. L’annonce a été faite ce vendredi par Ann Linde (photo), ministre suédoise des Affaires étrangères, citée par plusieurs médias.
« Nous avons d'ores et déjà décidé que nous quitterons cette année la force Takuba », a-t-elle indiqué lors d’une conférence de presse organisée en marge d’un sommet des ministres européens des Affaires étrangères.
L’annonce intervient dans le sillage d’une multiplication des sanctions internationales envers le Mali, après la décision des autorités de Transition de reporter l’organisation des élections, sur fond de rapprochement militaire avec la Russie.
Faut-il le rappeler, la Task Force Takuba est une mission de force spéciale mise en place sous le leadership de l’Elysée pour intervenir dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes au Mali. Censée regrouper des soldats venus de plusieurs pays européens, elle doit progressivement remplacer l’opération française Barkhane, dont l’arrêt a été annoncé l’année dernière, par le président Emmanuel Macron.
Depuis le rapprochement du Mali et de la Russie, en pleines tensions franco-maliennes sur fond de soupçons d’intervention du groupe paramilitaire Wagner dans le pays ouest-africain, plusieurs pays européens ont annoncé que l’intervention de mercenaires dans la guerre contre les djihadistes remettrait en cause leur participation à cette lutte.
A ce jour, la République suédoise possède 400 soldats au Mali. 250 militaires font partie de la Mission des Nations unies au Mali et les 150 autres sont au sein de l’opération militaire française Takuba.
« La question qui se pose est celle de savoir ce que nous allons faire avec la Minusma », a ajouté Mme Linde face aux journalistes.