(Agence Ecofin) - L’édition 2022 du Doha Forum a été marquée par la présence d’une délégation malienne menée par le Premier Ministre. Choguel Maïga a évoqué la situation actuelle comme étant sous contrôle, avec plusieurs perspectives pour de potentiels investissements.
Intervenant dans le cadre du forum des affaires en Afrique au Qatar où se tient le Doha Forum 2022, Choguel Maïga, Premier Ministre du Mali, a indiqué que les choses s’arrangent « progressivement » pour son pays. « La partie où sont concentrés les 80% de l’économie du pays est aujourd’hui libérée [des attaques terroristes, Ndlr.]. Vous y avez des mines d’or, les réserves de gaz, les deux plus grands fleuves de l’Afrique de l’Ouest (Niger et Sénégal), plus de 3 millions d’hectares de terres potentiellement aménageables. Le bétail malien c’est le deuxième plus grand d’Afrique de l’Ouest après le Nigéria, et le déficit énergétique sont des éléments qui peuvent intéresser des investisseurs », a-t-il fait savoir.
Sur le plan politique, il a défendu l’intervention de l’armée pour reprendre le contrôle des territoires, par le fait que la stratégie précédente qui impliquait plusieurs entités et pays étrangers, ne s’est pas soldée par une résolution du problème sécuritaire. Il a aussi expliqué que l’organisation des élections reste un objectif du gouvernement, qui négocie avec la communauté internationale pour obtenir au moins 24 mois. « Nous avons pensé que 12 mois serviraient à restaurer la sécurité et les 12 autres mois permettraient de mettre en place les infrastructures nécessaires à une bonne tenue de ces élections ».<
Doha Forum 2022/ Prime Minister of Mali: We count on Qatar's support in organizing free and fair elections. #QNA#DohaForum#TransformingForANewErahttps://t.co/VRzVaNhXPf pic.twitter.com/NJcZtnFMeT
— Qatar News Agency (@QNAEnglish) March 26, 2022
Sur l’attractivité de son pays, le premier ministre Choguel Maïga a parlé du code des investissements qui permet une libre circulation des capitaux et donc des bénéfices. Il a ainsi invité les investisseurs du Qatar et de tout le golfe à venir profiter de l’opportunité que représente le Mali, avec une ouverture « aux 350 millions de consommateurs » potentiels que constituent les populations de la CEDEAO, et à un marché régional plus grand grâce à la Zone de Libre Echange Continentale Africaine.
Il a enfin rappelé l’ouverture de son pays à plus de diversification dans les partenariats. « Sur tous les plans, nous ne voulons plus être sous la coupe d’un seul pays qui dicte ce qu’il faut faire » a-t-il fait savoir, sans citer directement la France. Une diversification des partenariats en cours depuis quelque temps, et qui se matérialise par la présence sur la scène économique de nouveaux investisseurs comme les Chinois, les Marocains, mais aussi les Américains.
Le plaidoyer du gouvernement malien au Qatar a lieu alors même que ses voisins de la CEDEAO condamnent de nouveau un délai jugé trop long pour organiser des élections [24 mois supplémentaires sur les 18 mois de transition déjà consommés, Ndlr] et proposent un délai plus court, de 12 à 16 mois. La CEDEAO a aussi maintenu les sanctions précédemment imposées au Mali. Au-delà des aspects économiques, la présence des autorités maliennes au Qatar a aussi une connotation diplomatique, l’émirat gazier se présentant comme médiateur sur plusieurs situations de crise en Afrique.
I.Linge à Doha