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Madagascar : le changement climatique a joué un rôle mineur dans le déclenchement de la crise alimentaire (étude)

Madagascar : le changement climatique a joué un rôle mineur dans le déclenchement de la crise alimentaire (étude)

  • vendredi 3 décembre 2021
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(Agence Ecofin) - Avec les effets du réchauffement climatique, l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes devrait se renforcer. Face à cette perspective, les pays les moins développés localisés principalement en Asie et en Afrique seront les plus vulnérables.  


La crise alimentaire que connaît actuellement le Grand Sud de Madagascar n’est pas directement imputable aux effets du changement climatique. C’est ce qu’indique une nouvelle étude publiée le 2 novembre dernier par le collectif de recherche World Weather Attribution (WWA).



Dans ladite région, près d’un million de personnes sont dans le besoin d’une aide alimentaire d’urgence d’après le Programme alimentaire mondial (PAM). S’il reconnaît que la hausse des températures mondiales affecte négativement le volume des pluies, le groupe d’experts estime toutefois que la sécheresse (la pire depuis 1981) qui frappe cette partie du pays reste dans l’ordre des conditions naturelles attendues.  


« Les chercheurs ont constaté que les précipitations dans la région sont très variables et ont estimé qu’un épisode de sécheresse tel que celui-ci a une chance sur 135 de se produire au cours d’une année donnée dans le climat actuel. Si le changement climatique peut avoir légèrement augmenté la probabilité de cette diminution des précipitations, l’effet n’est pas statistiquement significatif, ce qui signifie que sa contribution est trop faible pour être séparée de la variabilité naturelle du climat dans la région » indique l’étude.


Selon WWA, c’est plutôt du côté de la pauvreté, des mauvaises infrastructures et d’une agriculture dépendante à la pluviométrie qu’il faut chercher les raisons de la famine qui sévit actuellement dans le pays. Alors que Madagascar affiche déjà l’un des taux de pauvreté les plus élevés de la planète, la crise économique liée au coronavirus a encore fragilisé les revenus des ménages ainsi que leur accès à la nourriture.


Ce facteur couplé à la vulnérabilité du secteur agricole aux épisodes météorologiques extrêmes d’intensité peu sévère aura fourni un terreau favorable à l’aggravation de la situation alimentaire et nutritionnelle des populations.  


« La sécheresse montre clairement que nous ne sommes adaptés qu’à une gamme très étroite de conditions météorologiques. Nous ne sommes même pas adaptés au temps présent et donc, le changement climatique ne fera que rendre les choses plus difficiles pour ces régions du monde », a déclaré Friederike Otto, climatologue allemande et co-directrice à WWA. 


Plus globalement, il faut noter que les conclusions de cette étude contrastent avec la position de certains organismes des Nations Unies qui estiment que Madagascar est le premier pays au monde faisant face à une crise alimentaire provoquée par le climat.  


La Grande Ile comme les autres pays africains fait partie des nations ayant le moins contribué au changement climatique, mais sera l’un des plus exposés à ses effets au fur et à mesure que le réchauffement s’accélèrera dans les prochaines années en l’absence d’actions concrètes sur le plan mondial pour le contenir.  


Espoir Olodo 


Lire aussi :


2/11/2021 - Les achats alimentaires mondiaux attendus à 1,75 trillion $ en 2021, un record (FAO)


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