(Agence Ecofin) - La semaine dernière, les autorités libyennes avaient indiqué l’ambition de la Libye de rehausser son plateau de production pour jouir de la hausse actuelle des cours du brut. Un défi pour le pays qui fait actuellement face à un contexte politique tendu.
En Libye, la société pétrolière publique (NOC) a annoncé, dimanche 17 avril, que les opérations sur les terminaux pétroliers Mellitah et Zueitina, respectivement situés à l'Ouest et à l’Est du pays, ont été suspendues. Une situation qui fait suite à des manifestations appelant Abdul Hamid Dbeibah à démissionner de sa fonction de Premier ministre, et qui se tiennent autour des bassins pétroliers.
The NOC announces the state of force majeure of Zueitina port, and warns of the start of a painful wave of closures at the time of the oil and gas price boom.https://t.co/im8acanV1Ghttps://t.co/pfjMCxI4OG pic.twitter.com/gnmiMjlZri
— National Oil Corporation المؤسسة الوطنية للنفط (@NOC_Libya) April 18, 2022
« La National Oil Corporation est obligée de déclarer un état de force majeure sur le port pétrolier de Zueitina, y compris tous les champs et stations de production associés à ce port et aux installations d'expédition jusqu'à nouvel ordre », a déclaré Mustafa Sanalla (photo), PDG de la société publique, dans un communiqué.
L’une des conséquences directes de cette décision est de suspendre l’exécution par la NOC de ses engagements contractuels, le temps que la situation se rétablisse.
Selon de nombreux observateurs, la suspension des activités de ces installations pétrolières stratégiques va entraîner un important manque à gagner pour les caisses publiques. La situation est un obstacle pour la reprise économique, prévue pour être financée par la manne pétrolière.
Fin mars, la production nationale de pétrole brut a affiché 1,2 million de barils par jour. Le pays avait indiqué la semaine dernière sa volonté de faire passer cette production à 1,4 million de barils par jour. Un objectif qui semble compromis avec la résurgence de la crise politique.
Sanalla a appelé à une politique de neutralité du secteur pétrolier face à la crise politique. « C'est essentiel pour maintenir ce qui reste de l'industrie en difficulté, en raison des blocages aléatoires et du manque de budgets au cours des dernières années », a-t-il indiqué.
Abdel-Latif Boureima
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