(Agence Ecofin) - L’instabilité politique que connaît la Libye depuis plusieurs semaines affecte les capacités opérationnelles de l’entreprise pétrolière nationale, malgré la volonté annoncée par les autorités d’en faire le fer de lance de la production nationale et de la croissance économique.
En Libye, la compagnie pétrolière nationale (NOC) a cessé d’investir dans les travaux de maintenance et de forage de nouveaux puits de pétrole.
Selon les informations rapportées par The Libya Observer, la mesure, qui concerne plus globalement les investissements de la société dans la maintenance et le développement de nouveaux projets pétroliers, est due à une indisponibilité de fonds, liée à un retard d’approbation du budget national 2022. Ce retard a été engendré en amont par la crise politique qui prévaut depuis plusieurs semaines.
« Les opérations de réparation des puits ont dû être interrompues ainsi que les projets d'investissement et de développement afin que la NOC puisse éviter toute nouvelle charge financière », a indiqué le patron de la NOC, Mustafa Sanallah, dans un communiqué, précisant que l’entreprise et ses filiales ont déjà des difficultés significatives à honorer leurs engagements financiers.
La situation a mis à mal les capacités de production de l’industrie pétrolière nationale, déjà durement affectée par la détérioration de plusieurs infrastructures pétrolières. La production est tombée à environ 600 000 b/j contre 1,2 million b/j, il y a deux mois. Une baisse qui a entrainé plusieurs millions de dollars de pertes à l’Etat.
Les autorités libyennes restent toutefois optimistes quant aux possibilités de l’industrie pétrolière nationale à se relever. Mi-mai, elles ont indiqué leur volonté de faire progresser la phase de développement du projet pétrolier Mellitah. Le projet est conforme à l’ambition de la Libye d’atteindre une production d’environ 1,4 million b/j, dans le courant de cette année. Un cycle d’appels d’offres pour la phase de développement est en cours de préparation.
Abdel-Latif Boureima
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