(Agence Ecofin) - Longtemps attendu mais demeuré à l’étape de projet, entre autres pour cause du coronavirus, le nouveau pacte migratoire européen est devenu une réalité. Et si a priori il peut permettre à l’UE de sortir de l’impasse en favorisant une gestion plus solidaire de la crise migratoire, à y regarder de plus près, il rend la forteresse Europe, de plus en plus imprenable.
Le nouveau pacte européen sur la migration et l’asile n’a pas réalisé d’avancées notables en matière d’accueil des migrants illégaux et des demandeurs illégaux. Un constat persistant, même si la réforme supprime le principe de prise en charge exclusive d'un migrant par son premier pays d'entrée dans l'UE, dépénalise le sauvetage des migrants en mer et prévoit un mécanisme de solidarité, au besoin.
En effet, le nouveau pacte consolide de façon implicite le droit des pays les plus hostiles à l’accueil des réfugiés (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie), en leur demandant néanmoins de participer aux efforts de renvoi des demandeurs d’asile, vers leur pays d’origine.
Il comporte par ailleurs, de nombreuses dispositions qui privilégient le renvoi des migrants. Notamment un processus accéléré de traitement des demandes d'asile ou des contrôles plus rigoureux aux frontières européennes extérieures. Selon certaines ONG, c'est un pacte anti-immigration. Tout simplement.
Séna Akoda
