Un magazine britannique a récemment publié une diatribe à l’encontre des voitures autonomes. Cet article brûlant explique qu’en n’intégrant pas la notion de permanence des objets, ce genre de véhicules ne serait pas plus évolué qu’un enfant.
Une incompréhension du fonctionnement du monde réel
Malgré les immenses progrès réalisés par la conduite autonome, aucune entreprise n’est prête à lancer un véhicule 100 % autonome de niveau 5. Parmi les fabricants les plus performants, le nippon Honda a lancé la commercialisation d’une voiture autonome de niveau 3 en mars 2021. Le géant du secteur Tesla a quant à lui récemment promis une voiture 100% autonome sans volant ni pédale d’ici seulement deux ans. Toutefois, cette technologie était déjà prévue pour 2018 et les curieux attendent encore. En attendant donc, le doute persiste et ce dernier a largement pris forme dans un article publié par le magazine The Economist le 4 septembre 2021. La publication explique que malgré les progrès, les voitures autonomes ne comprennent pas encore comment fonctionne le monde réel et donc, comment se comportent les humains.
“Pour une voiture autonome, un vélo qui disparaît momentanément derrière une camionnette est un vélo qui cesse d’exister, illustre le magazine. Un enfant de 7 ans à qui on confisque un jouet est capable de comprendre que le jouet existe toujours. C’est une des caractéristiques fondamentales de l’intelligence humaine”, peut-on lire dans l’article.

L’IA ne devrait jamais atteindre le niveau de l’humain
Il faut savoir que l’IA se base sur l’apprentissage automatique à l’aide de nombreuses images et autres vidéos. L’objectif d’apprendre de nouvelles situations semble ainsi atteint. En revanche, l’IA ne comprend toujours pas ce qui se passe de manière fondamentale. En témoignent les exemples de bugs existants : confusion entre la lune et un feu orange, insectes et gouttes de pluie considérés comme des obstacles ou encore une cycliste prise pour une “information parasite”. Malheureusement, l’IA n’est pas aussi intelligente qu’on le voudrait.
Mehul Bhatt, fondateur de la société CoDesign Lab a évoqué les détails d’une approche différente. Elle consisterait à concevoir les algorithmes de voitures autonomes en ajoutant une “brique logicielle” après les résultats habituels. Ainsi, le logiciel applique des concepts physiques au lieu d’aborder son environnement de façon probabiliste. Mehul Bhatt a évoqué l’exemple de la permanence des objets. En effet, les objets continuent d’exister même s’ils sont cachés derrière un véhicule ou un autre obstacle. Les premiers tests ont permis de noter une légère amélioration, mais le chemin reste encore très long.
De toute manière, de nombreux observateurs estiment que les IA de conduite autonome n’atteindront jamais le niveau de l’humain. Ce dernier est capable de prendre de nombreuses décisions en intégrant les rapports de force, les conventions et l’empathie, ce dont est incapable l’IA. Par exemple, un conducteur humain ne réagit pas de la même façon face à un gros camion que face à une petite voiture. Rappelons aussi les questionnements d’un point de vue éthique, concernant le “choix” des victimes en cas d’accident inévitable.