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Les Togolaises Sévérine Kouevi-Kokoh et Nadine Couao-Zotti veulent industrialiser le recyclage des déchets urbains

Les Togolaises Sévérine Kouevi-Kokoh et Nadine Couao-Zotti veulent industrialiser le recyclage des déchets urbains

  • mercredi 23 novembre 2022
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(Agence Ecofin) - Conceptualisés en 2020 par une usine autonome en énergie, les pavés écologiques sont l’un des projets phares des Togolaises Sévérine Kouevi-kokoh et Nadine Couao-Zotti. Les deux entrepreneures veulent améliorer la gestion et le recyclage des déchets dans leur pays.


Des jeunes s’engagent de plus en plus contre la pollution au Togo, alors que le pays prend part à la COP27 en Égypte. La gestion des déchets urbains y demeure un casse-tête, malgré les différentes politiques mises en place par le gouvernement.


À 22 ans, Séverine Kouevi-Kokoh poursuit actuellement un cursus en Master au Centre d'excellence régional sur les villes durables en Afrique (Cervida), de l’Université de Lomé. Après une Licence en Géographie obtenue en 2021, elle décide de continuer sa carrière dans le domaine de l'environnement, ambitionnant notamment de transformer les déchets pour en tirer le maximum de profit.


1 FAB copyi Séverine Kouevi-Kokoh


Nadine Couao-Zotti (photo), 31 ans, a quant à elle décidé de rentrer au Togo pour poursuivre ses études en Management et gestion des entreprises, après une Licence en commerce international à Cotonou. Elle décroche son MBA en 2021, grâce au programme Business & Energy School d’Energy Generation, un centre de formation basé à Lomé. Elle est également passionnée par le développement durable et s'intéresse particulièrement à l'environnement et aux énergies photovoltaïques. 


C’est après un séjour à Accra en 2017 où elle fut impressionnée par la propreté de la ville, qu’elle décide d’en faire de même chez elle. Nadine découvre qu’il est possible de transformer les déchets en plusieurs objets, dont des pavés. De nombreux exemples de recyclage existent déjà de part et d’autre en Afrique, comme celui de l’entrepreneure kenyane Nzambi Matee.


Associées, Nadine et Séverine ont réussi à envoyer leurs pavés écologiques « made in Togo » en prototypage à l’Université technologique du Michigan, qui a déjà réalisé et validé deux essais. Le 1er a consisté à vérifier le dosage du produit et le 2ème fut un test d’absorption d’eau. Ils sont actuellement à l’étape des simulations pour savoir s’ils devront servir uniquement à un usage privé ou s’ils peuvent aussi être utilisés pour construire des voies publiques. Les jeunes femmes croisent les doigts, car cette étape va les orienter dans le choix de leur marché.



De précieux soutiens 


Dans cette aventure, elles sont accompagnées par le technicien camerounais Célestin Tsala Mbala et par le Canadien Paul Cairns, Directeur technique de Energy Generation. C’est grâce à ces deux associés que le projet a pu évoluer aussi rapidement.


3 Nadineii Nadine Couao-Zotti et Célestin Tsala Mbala


Même si elle a déjà quelques potentiels clients, l’équipe attend de valider toutes les étapes de prototypage avant de se lancer véritablement. L’objectif est de fournir à tous les Togolais des pavés de qualité à coût abordable, et qui respectent les normes internationales. « Nos pavés écologiques sont non seulement résistants, mais aussi légers et moins chers, comparés aux autres qui existent déjà sur le marché. Donc on fournit un produit de qualité à moindre coût, pour le rendre plus accessible », relaie TogoFirst.


4 Pauliii Paul Cairns


En dehors des tests qui sont réalisés à l’étranger, les associés veulent tout fabriquer localement, y compris les machines qui vont alimenter l’usine en énergie et transformer les pavés. Ceci non seulement pour réduire les coûts, mais aussi promouvoir la consommation locale. Il leur faudra pour cela un budget d’environ 7 millions FCFA.


La matière première (les déchets) est quant à elle disponible à foison. Dans le Grand Lomé par exemple, 250 000 tonnes de déchets ménagers sont produites chaque année par environ 1,5 million d’habitants. Les déchets plastiques continuent d’être jetés dans la rue, malgré l’interdiction par la loi de la commercialisation et la distribution de sachets et emballages plastiques non biodégradables.


D’autres initiatives comme le Centre d’enfouissement technique d’Aképé sont à noter. Mis en place depuis 2018, ce centre dont la spécialité est de valoriser les déchets, en a déjà capté un million de tonnes en 2021. Il y a aussi Daaddo Vdp de Aminatou Sy et Asse Malik Alioun Niang en Mauritanie, et le Congolais Franck Ngongo qui transforme les déchets plastiques en tableaux d’art.


Si vous souhaitez vous aussi vous lancer dans la gestion/recyclage des déchets, cliquez ici pour en savoir plus.


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