Le 2 août 2024, une découverte archéologique majeure a bouleversé notre compréhension de la momification dans l’Égypte ancienne. Depuis sa découverte en 1935, une momie égyptienne vieille de 3 500 ans avait intrigué les chercheurs en raison de son expression faciale unique, qui donne l’impression que le défunt est mort en criant à l’agonie. Aujourd’hui, une nouvelle étude révèle les raisons surprenantes derrière cette expression troublante.
Une momie aux traits frappants
La momie en question a été trouvée à Deir el-Bahari, près de Louxor, dans une tombe datant de l’époque de la pharaonne Hatchepsout. Ce qui frappe immédiatement à la vue de cette momie, c’est son visage figé dans une expression d’horreur et de douleur. Les yeux sont grands ouverts, la bouche est béante et les traits du visage sont tendus, comme si le défunt avait été saisi d’une terreur insurmontable juste avant sa mort. Cette découverte a suscité de nombreuses questions parmi les archéologues et les égyptologues depuis près de 90 ans.
L’hypothèse du spasme cadavérique
Selon une étude récemment publiée dans Frontiers in Medicine, l’expression faciale particulière de la momie pourrait être le résultat d’un phénomène rare appelé spasme cadavérique. Ce spasme survient lorsque les muscles du corps se rigidifient dans la position qu’ils occupaient au moment du décès. Ce phénomène, bien que rare, peut figer les traits du visage dans une expression précise et souvent douloureuse.
Le professeur Sahar Saleem, radiologue à l’université du Caire, explique que le spasme cadavérique pourrait être la cause de l’expression intense de la momie. Selon lui, ce phénomène est une forme de rigidité cadavérique qui se manifeste immédiatement après la mort. Cela crée ainsi une image poignante de souffrance. Cette hypothèse pourrait expliquer pourquoi le visage de la momie semble figé dans une expression de cri.
Les avancées technologiques au service de la découverte
La compréhension de cette momie a été grandement facilitée par l’utilisation de la tomodensitométrie (TDM), une technologie d’imagerie qui permet de visualiser les structures internes sans altérer l’objet examiné. La TDM a révélé des détails importants sur la momie, tels que la présence des organes internes. Cela est atypique pour les pratiques de momification de l’époque, où les organes étaient généralement retirés. Ces découvertes ont permis aux chercheurs de réévaluer les méthodes d’embaumement utilisées pour cette momie en particulier.
Avant l’utilisation de la TDM, l’hypothèse dominante était que l’expression faciale de la momie résultait d’une mauvaise technique de momification. L’absence d’ablation des organes internes était alors interprétée comme un signe de négligence dans le processus d’embaumement. Cependant, les images obtenues grâce à la TDM ont montré que, malgré la présence des organes, la momie était remarquablement bien conservée. Ce résultat a mis en question les anciennes théories.
Les hypothèses concurrentes
Malgré ces avancées, la cause exacte de la mort de la momie reste encore en partie mystérieuse. Certains chercheurs, dont Salima Ikram de l’université américaine du Caire, pensent que l’expression faciale pourrait résulter de pratiques funéraires spécifiques ou de changements après la mort. Selon Ikram, le spasme cadavérique pourrait ne pas être une caractéristique que les embaumeurs cherchaient à conserver intentionnellement. Elle souligne également que la dessiccation de 40 jours pendant la momification aurait permis de réajuster les traits du visage avant la momification finale.
Les implications de la découverte
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives sur les pratiques funéraires de l’Égypte ancienne et sur les réactions corporelles après la mort. Le spasme cadavérique, bien que rare, donne un aperçu fascinant sur la réaction du corps immédiatement après la mort et la préservation de ces réactions à travers les âges. Les chercheurs poursuivront l’exploration de ces phénomènes pour mieux comprendre les techniques de momification anciennes et la perception égyptienne de la mort et de l’au-delà.
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