Une étude en laboratoire suggère qu’un composé présent dans les peaux de raisin, appelé quercétine, pourrait perturber le métabolisme de l’alcool. Cela provoque alors des maux de tête chez certaines personnes après avoir bu du vin rouge.
Le mal de tête qui survient après la consommation de vin rouge a longtemps intrigué les amateurs de ce précieux breuvage. Ce malaise, caractérisé par des maux de tête persistants, a suscité diverses théories au fil des ans. Si les sulfites, les conservateurs ou même l‘histamine chimique ont été pointés du doigt par le passé, une étude en laboratoire suggère quant à elle que la quercétine, un antioxydant présent dans les peaux de raisin, pourrait être le véritable coupable.
Un effet sur l’aldéhyde déshydrogénase
L’examen du métabolisme de l’alcool et de son interaction avec la quercétine a été motivé par des observations antérieures suggérant que certains composés présents dans le vin rouge pourraient être associés à des maux de tête. Les théories existantes ayant été réfutées, les scientifiques ont choisi d’explorer la possibilité que cet antioxydant courant dans les peaux de raisin puisse jouer un rôle dans ce phénomène.
Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont donc spécifiquement examiné le métabolisme de l’alcool et son interaction avec la quercétine. Ils ont alors déterminé que cet antioxydant inhibait une enzyme clé, l’aldéhyde déshydrogénase (ALDH), connue pour jouer un rôle essentiel dans le processus de métabolisme de l’alcool dans le foie. Selon l’étude, en inhibant l’ALDH, la quercétine pourrait entraîner une accumulation d’acétaldéhyde dans le corps. Or, des niveaux élevés de cette toxine peuvent causer des symptômes tels que des rougeurs, des maux de tête et des nausées.

D’autres travaux devront confirmer cette hypothèse sur les maux de tête liés au vin
Ces résultats sont basés sur des tests chimiques spécifiques en laboratoire. Bien que prometteurs, ils nécessitent cependant une confirmation à travers des études humaines pour valider pleinement leur pertinence dans un contexte réel. Les chercheurs prévoient d’ailleurs de réaliser une petite étude humaine pour comparer les réactions des individus à des vins rouges contenant différentes quantités de quercétine afin de déterminer si la présence de ce composé est effectivement liée à la survenue des maux de tête chez certaines personnes.
Les conclusions de ces travaux pourraient également avoir un impact sur la production de vin. Les vignerons pourraient ainsi réguler les niveaux de quercétine en fonction des préférences des consommateurs. Les variétés de raisins, l’exposition au soleil et les méthodes de vinification influencent en effet les niveaux de cet antioxydant dans le vin.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature.
Cet article est uniquement à titre informatif et ne vise pas à offrir des conseils médicaux.