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Les premiers échantillons martiens rapportés sur Terre seront probablement chinois

Les premiers échantillons martiens rapportés sur Terre seront probablement chinois

  • lundi 4 novembre 2024
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L’exploration spatiale a longtemps été le domaine des grandes puissances et la compétition pour rapporter des échantillons de Mars sur Terre n’échappe pas à cette règle. Alors que l’agence spatiale américaine (NASA) planifie son propre retour d’échantillons martiens en collaboration avec l’Agence spatiale européenne (ESA), la Chine semble déterminée à devancer ses rivaux. 


Échantillons martiens : les difficultés américaines

La NASA travaille sur un ambitieux programme avec l’ESA. Initialement prévu pour les années 2030, ce projet vise à rapporter des échantillons de sol et de roches de Mars sur Terre. Les scientifiques espèrent que ces échantillons fourniront des informations essentielles sur l’histoire géologique de la planète ainsi que des indices sur l’éventuelle existence de vie passée.

Cependant, le projet américain rencontre des retards principalement dus à la complexité technique inhérente à ces missions. La collecte et le transport d’échantillons de Mars nécessitent en effet le développement de plusieurs technologies avancées et fiables, chacune comportant ses propres défis. Cela inclut par exemple la conception d’atterrisseurs capables de se poser en toute sécurité sur la surface martienne, de collecter des échantillons de sol et de roche, puis de les stocker dans des conteneurs qui les protègent des conditions extrêmes de l’espace.

De plus, il est essentiel de développer un système de lancement capable de renvoyer ces échantillons de la surface de Mars vers l’orbite où ils seront ensuite transférés à un vaisseau spatial en route pour la Terre. Ce processus nécessite non seulement des technologies de propulsion avancées, mais aussi des systèmes de navigation précis et des protocoles de communication efficaces pour garantir que les échantillons sont collectés, transportés et envoyés dans les délais impartis.


Pour l’heure, la NASA et ses partenaires européens n’arrivent pas à s’entendre sur la structure de cette mission qui, pour ne rien arranger, coûte extrêmement cher.

La Chine prend les devants

Dans ce contexte, la Chine a de son côté intensifié ses efforts dans le développement d’une mission similaire, nommée Tianwen-3, prévue désormais pour 2028. Liu Jizhong, le concepteur en chef de cette mission, a récemment annoncé que la Chine procéderait à deux lancements de fusées Longue Marche-5 pour réaliser cet exploit. Le premier engin visera à transporter l’atterrisseur chargé de collecter des échantillons sur place avant de décoller de la surface martienne. Le second lancement se chargera de livrer la sonde de retour.

Le pays, qui s’appuie sur le succès récent de ses missions Chang’e 5 et Chang’e 6 qui ont rapporté des échantillons lunaires sur Terre, paraît donc plus préparé pour ce projet, et donc plus serein.


échantillons Mars chine
Le plan directeur de la campagne chinoise de retour d’échantillons de Mars. Crédits : Kanyan Xu/COSPAR

La réaction des États-Unis

Face à cette ambition chinoise, la NASA intensifie ses efforts pour garantir que son propre programme soit mené à bien. Un groupe d’évaluation stratégique a par exemple été mis en place pour conseiller l’agence sur les étapes à suivre afin de respecter un budget de onze milliards de dollars. Cependant, le retard accumulé par la NASA dans le développement de technologies clés soulève des inquiétudes quant à sa capacité à réaliser cet objectif dans les délais impartis.

L’incertitude qui entoure le programme américain est aggravée par la nécessité de collaborer avec des partenaires européens. Cela pourrait en effet ralentir davantage le processus, surtout si des décisions stratégiques ne sont pas prises rapidement.

Retour d’échantillons : les implications d’une première réussie

L’importance du retour d’échantillons de Mars est accentuée par ses répercussions potentielles sur la position des États-Unis en tant que leader dans le domaine de l’exploration spatiale. Ce n’est pas simplement une question scientifique ; les implications politiques et géopolitiques de la mission Tianwen-3 de la Chine pourraient redéfinir le paysage de l’exploration spatiale pour les années à venir.


En effet, si la Chine parvient à rapporter des échantillons de Mars avant la NASA, cela représenterait non seulement un exploit technologique majeur, mais aussi un coup dur pour la réputation des États-Unis sur la scène internationale. Comme l’indique Scott Hubbard, l’ancien directeur du programme Mars de la NASA, une telle réussite pourrait être comparée à un moment Spoutnik. Ce terme fait référence à la réaction des États-Unis après le lancement du satellite Spoutnik par l’Union soviétique en 1957 qui a marqué le début de la course à l’espace et a provoqué une onde de choc dans le monde occidental.

Une telle dynamique pourrait alors inciter le gouvernement américain à réévaluer ses priorités en matière de financement et de développement des technologies spatiales, tout en poussant à un renforcement des partenariats internationaux et des collaborations pour maintenir une avance compétitive.

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