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Les origines des dinosaures bouleversées par une découverte inédite

Les origines des dinosaures bouleversées par une découverte inédite

  • jeudi 9 janvier 2025
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Depuis des décennies, les paléontologues débattent de l’origine et de la dispersion des dinosaures sur la planète. Jusqu’à récemment, l’opinion dominante postulait que ces créatures étaient apparues dans l’hémisphère sud, sur le supercontinent Gondwana, avant de migrer progressivement vers le nord dans une région appelée Laurasie. Cependant, une découverte révolutionnaire dans l’actuel Wyoming, aux États-Unis, suggère que les dinosaures étaient présents dans l’hémisphère nord des millions d’années plus tôt qu’on ne le croyait. Cette révélation bouleverse les théories classiques et redéfinit notre compréhension de l’évolution précoce des dinosaures.


Une découverte qui remet en question les théories établies sur les dinosaures

Une équipe de l’Université du Wisconsin-Madison a récemment étudié les ossements fragmentaires d’un dinosaure découvert dans la formation géologique de Popo Agie, située dans l’actuel Wyoming. Grâce à des techniques de datation radio-isotopique de haute précision, les chercheurs ont pu établir l’âge des fossiles ainsi que des roches environnantes : environ 230 millions d’années. Ces restes sont désormais considérés comme les plus anciens fossiles de dinosaures jamais trouvés dans l’hémisphère nord. Les analyses ont également révélé des empreintes fossiles légèrement plus anciennes, ce qui suggère que des dinosaures ou leurs proches ancêtres habitaient déjà cette région avant l’apparition de cette espèce spécifique.

Cette découverte repousse donc la présence des dinosaures dans l’hémisphère nord à une époque comparable à celle des premiers dinosaures identifiés dans le Gondwana, ce qui change ainsi notre compréhension de leur dispersion précoce. Elle confirme également que Laurasie, la moitié nord de la Pangée, a joué un rôle bien plus significatif dans l’évolution des dinosaures qu’on ne le supposait auparavant.

Les caractéristiques de Ahvaytum bahndooiveche

Ces restes appartiennent à une nouvelle espèce, Ahvaytum bahndooiveche, un petit dinosaure qui vivait à proximité de l’équateur de Laurasie. Malgré l’absence d’un squelette complet, les ossements découverts, en particulier des fragments de jambes, permettent d’identifier Ahvaytum bahndooiveche comme un dinosaure et un parent précoce des sauropodes. Ces derniers, célèbres pour inclure des espèces gigantesques comme les titanosaures, descendent de petits ancêtres beaucoup plus modestes.


Ahvaytum bahndooiveche mesurait environ 30 centimètres de haut et 90 centimètres de long, ce qui incluait une longue queue. Contrairement à l’image populaire des dinosaures imposants, ce spécimen était donc de la taille d’un poulet. Bien que les chercheurs n’aient pas retrouvé son crâne, ils suggèrent qu’il était probablement omnivore comme d’autres dinosaures de sa lignée. Ces caractéristiques mettent ainsi en lumière la diversité et l’humilité des débuts des dinosaures.

dinosaures
Le scientifique du musée de géologie de l’UW, David Lovelace, retire des sédiments autour d’un fossile dans un moulage en plâtre, le 3 juin 2024. Crédits : Jeff Miller/UW-Madison

Une période particulière

La période où vivait Ahvaytum bahndooiveche coïncide également avec un épisode climatique majeur connu sous le nom d’épisode pluvial carnien qui s’est déroulé entre 234 et 232 millions d’années.

Cet épisode, déclenché par une activité volcanique accrue associée à la fragmentation de la Pangée, a profondément transformé le climat mondial. Des éruptions massives ont libéré d’importantes quantités de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère, provoquant au passage un réchauffement planétaire suivi d’une intensification des précipitations.


Ces pluies abondantes ont altéré les vastes déserts arides qui dominaient jusque-là de nombreuses régions du supercontinent en des zones humides et fertiles. Ces nouveaux écosystèmes ont offert des conditions idéales pour le développement de la biodiversité, notamment la diversification des dinosaures, et de nombreuses autres espèces terrestres et aquatiques. Ces transformations écologiques auraient ainsi permis à des groupes de dinosaures primitifs de s’adapter rapidement à des environnements variés et de coloniser des territoires jusque-là inhospitaliers.

Une révision nécessaire des théories évolutives sur les dinosaures

La découverte d’Ahvaytum bahndooiveche apporte également un éclairage nouveau sur l’émergence des dinosaures. Pendant longtemps, les paléontologues ont supposé que les dinosaures avaient une origine unique dans une région du Gondwana (la partie sud de la Pangée), d’où ils se seraient dispersés lentement vers le nord. Cette hypothèse reposait principalement sur l’analyse des fossiles, en majorité retrouvés dans l’hémisphère sud. Cependant, Ahvaytum bahndooiveche remet en question cette théorie bien établie.

Les preuves suggèrent désormais que les dinosaures pourraient avoir évolué simultanément dans différentes régions de la Pangée, notamment dans l’hémisphère nord, au lieu de se limiter à un point d’origine unique. Les similitudes entre les fossiles découverts dans Laurasie et ceux du Gondwana indiquent que des lignées distinctes ont peut-être divergé plus tôt que prévu, chacune s’adaptant indépendamment aux conditions locales. Cette idée d’une évolution parallèle dans les deux hémisphères trouve un écho dans les archives fossiles et dans les modèles climatiques de l’époque, qui montrent que les habitats favorables n’étaient pas exclusifs au sud.


Cette perspective élargit notre compréhension de la diversité et de l’adaptabilité des dinosaures à leurs débuts. Elle met en lumière leur capacité à occuper une variété de niches écologiques dès les premières étapes de leur évolution. Cela pourrait également expliquer pourquoi les dinosaures ont survécu et prospéré après la crise écologique qui a marqué la fin de la période triasique, alors que de nombreuses autres espèces ont disparu.

En fin de compte, la découverte d’Ahvaytum bahndooiveche souligne que l’hémisphère nord n’a pas été un simple réceptacle passif pour les dinosaures migrateurs du Gondwana, mais un théâtre actif de leur diversification précoce.

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