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Les minoteries brésiliennes font de la résistance face au blé transgénique argentin

Les minoteries brésiliennes font de la résistance face au blé transgénique argentin

  • mardi 28 septembre 2021
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(Agence Ecofin) - Dans le monde, la biotechnologie est de plus en plus utilisée pour améliorer la capacité des cultures notamment à faire face aux évènements climatiques extrêmes. Si cette stratégie est saluée pour ses résultats parfois impressionnants, elle suscite toujours de nombreuses controverses.


En Argentine, la percée biotechnologique sur le blé pourrait ne pas se concrétiser sur le plan économique. En effet, au Brésil, les minoteries industrielles menacent de boycotter les achats de la céréale en provenance du pays si le gouvernement de Jair Bolsonaro donne le feu vert à son blé transgénique.


La Commission technique nationale de biosécurité (CTNBio) qui étudie actuellement la demande d’autorisation de vente de la céréale génétiquement modifiée sur le sol brésilien envisage de donner son verdict d’ici le début du mois d’octobre.


Cette variété dite « HB4 » est approuvée en Argentine depuis octobre 2020 et a été développée conjointement par le semencier français Florimond Deprez et l’entreprise locale Bioceres.   


Si les promoteurs du blé transgénique mettent en avant sa résistance à la sécheresse, du côté des transformateurs brésiliens, on s’inquiète surtout de ses effets sur la santé des consommateurs.


« Il n’y a pas un seul pays dans le monde qui accepte l’importation du blé génétiquement modifié. Nous ne voulons pas servir de cobaye. Environ 80 % des importations brésiliennes de blé proviennent de l’Argentine. Pour éviter le blé transgénique, nous pouvons augmenter si nécessaire nos achats de blé depuis l’Uruguay, le Paraguay ou encore les USA, le Canada et la Russie », indique Rubens Barbosa, numéro un de l’Association brésilienne du blé (Abitrigo).  


Pour l’Argentine, un refus des autorités réglementaires au Brésil signifierait un énorme manque à gagner financier dans la mesure où la première économie d’Amérique du Sud absorbe en moyenne 45 % de sa récolte. 


Elle pourrait aussi fournir de l’eau au moulin des détracteurs du blé transgénique dans le pays qui n’ont toujours pas digéré son approbation par le gouvernement argentin même si la variété n’occupe actuellement que 55 000 hectares (moins de 1 % des superficies dédiées au blé).


D’après les observateurs, ces différentes tensions illustrent bien le décalage qu’il peut y avoir entre les avancées dans le domaine de la recherche et les habitudes de consommation dont le changement est plus lent et dépend du contexte socioculturel ainsi que des modes de vie.


Si l’introduction des OGM dans les filières soja et maïs est tolérée au Brésil parce que ces denrées sont majoritairement destinées à l’alimentation animale, la consommation essentiellement humaine du blé dans le pays est sans doute un frein majeur à l’acceptation de la transgénèse dans l’industrie de la transformation.  


Espoir Olodo


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20/09/2021 - Maroc : les importations de blé seront à la baisse en 2021/2022


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