(Agence Ecofin) - Ces derniers mois, plusieurs dirigeants africains se sont prononcés en faveur de la valorisation des ressources gazières du continent, jugées déterminantes pour combattre la pauvreté énergétique en Afrique.
La conférence MSGBC Oil, Gas & Power 2022 s’est ouverte jeudi 1er septembre, à Dakar, avec un panel consacré au « Développement d’une économie domestique de gaz naturel dans la région MSGBC et au-delà ».
Les échanges, tenus par les ministres africains des Hydrocarbures présents pour l’occasion, ont porté sur l’importance du gaz naturel dans le futur énergétique de l’Afrique. Un rôle significatif qui justifie, selon les autorités, que l’emploi du combustible soit massivement soutenu et encouragé.
D'après Bruno Jean-Richard Itoua, ministre congolais des Hydrocarbures, le recours au gaz est une question de survie pour l’Afrique qui, d’ici les 25 prochaines années, sera confrontée à une forte croissance de sa demande en énergie, déjà insuffisamment couverte.
« Nous ne pouvons pas faire face à cette demande sans gaz. Nous avons besoin d'un minimum de 40% d'énergie provenant de combustibles fossiles au cours de ces 25 années. La question n'est pas d'arrêter de produire du pétrole ou du gaz, c'est la pire chose à faire », a déclaré Itoua. Et d’ajouter : « Il ne doit plus y avoir de débat sur le gaz. Nous devons cesser de perdre du temps à discuter des raisons pour lesquelles le gaz est la solution. Nous devons commencer à en produire autant que nous pouvons ».
Si l’opinion du ministre congolais est également celle du ministre des Mines et des Hydrocarbures de Guinée équatoriale, Gabriel Mbaga Obiang Lima, ce dernier a souligné la nécessité pour les producteurs africains d’œuvrer à la mise en place, sur le long terme, d’un marché énergétique pertinent.
Cette démarche, indique le responsable, est la clef pour « créer la sécurité énergétique », dont l’Afrique a besoin pour garantir sa croissance économique, tout en réduisant le déficit énergétique qu’elle subit.
Pour la ministre sénégalaise du Pétrole et des Energies, Sophie Gladima, le défi pour les pays pétroliers africains reste de pouvoir unanimement défendre la position selon laquelle l’Afrique doit suivre son propre calendrier énergétique. Ceci, en dépit des appels à ne pas exploiter les ressources dont dispose le continent.
Plusieurs dirigeants africains ont, ces derniers mois, insisté sur l’importance pour l’Afrique de s’en tenir à un programme énergétique qui tienne compte de ses intérêts, malgré les exhortations internationales à abandonner l’usage des énergies fossiles.
Une politique jugée irréaliste, selon le milliardaire sud-africain Elon Musk, pour qui l’extraction et la production du pétrole et du gaz restent une exigence vitale pour la bonne marche de la civilisation.
Abdel-Latif Boureima
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