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Les lézards et les serpents sont beaucoup plus vieux que nous le pensions

Les lézards et les serpents sont beaucoup plus vieux que nous le pensions

  • lundi 9 décembre 2024
  • 29

Les lézards et les serpents appartiennent à un groupe de reptiles appelés squamates. Ces animaux, que l’on trouve dans presque tous les écosystèmes de la Terre, étaient déjà considérés comme des témoins d’une histoire évolutive ancienne. Cependant, une découverte récente bouleverse notre compréhension. Ils sont en effet encore plus vieux que ce que nous imaginions et leur origine remonterait à 205 millions d’années, soit 35 millions d’années plus tôt qu’on ne le pensait.


Une découverte révolutionnaire au sud de l’Angleterre

Tout a commencé avec un fossile nommé Cryptovaranoides microlanius, retrouvé dans le sud de l’Angleterre. Cet animal minuscule vivait à la fin du Trias, une époque où les premiers dinosaures commençaient à dominer la Terre. Surnommé le petit boucher caché en raison de ses dents acérées, ce lézard se nourrissait probablement d’insectes.

Toutefois, ce fossile a d’abord semé la confusion. Lors de sa première analyse, Cryptovaranoides avait été classé parmi les archosaures, un groupe de reptiles comprenant les dinosaures, les crocodiles, et leurs proches. Ce n’est qu’après une réévaluation minutieuse par une équipe de l’Université de Bristol que son véritable lien de parenté a été révélé : Cryptovaranoides appartient en fait au groupe des lépidosaures, et plus précisément aux squamates qui incluent les lézards et les serpents modernes. Cette classification en fait le plus ancien squamate jamais découvert.

Ce qui distingue Cryptovaranoides des autres reptiles

Mais pourquoi avait-on initialement classé ce fossile comme un archosaure ? Tout réside dans l’interprétation des os. L’équipe de Bristol a identifié plusieurs caractéristiques propres aux squamates modernes dans le squelette de Cryptovaranoides. Par exemple, ses dents sont pleurodontes, c’est-à-dire fusionnées à la mâchoire plutôt que placées dans des alvéoles comme chez les archosaures. Cette particularité est typique des lézards et des serpents actuels.


D’autres éléments anatomiques confirment son appartenance aux squamates, comme le sillon choanal, une dépression spécifique dans la cavité nasale, et le septomaxillaire, un petit os de la mâchoire supérieure. Ces traits, observés à la fois sur le fossile initial et sur un autre squelette découvert plus tard, sont des marqueurs indubitables des squamates.

L’étude a également montré que certaines caractéristiques supposées être des traits d’archosaures avaient été mal interprétées. Par exemple, l’os jugal, qui joue un rôle clé dans la mastication, avait été décrit à tort comme présentant une projection absente chez les squamates. Une analyse approfondie a permis de corriger cette erreur.

Cryptovaranoides microlanius lézards
Une vue latérale du crâne et des dents acérées du lézard. Crédits : David Whiteside, Sophie Chambi-Trowell et Mike Benton/Natural History Museum UK

L’impact de cette découverte sur l’histoire évolutive

Reclasser Cryptovaranoides comme un squamate ne se limite pas à une simple anecdote paléontologique. Cette découverte repousse de 35 millions d’années l’apparition connue des lézards et des serpents, suggérant que ces reptiles coexistaient avec les premiers dinosaures. Cela offre de nouvelles perspectives sur l’évolution des écosystèmes du Trias.


Ces premiers squamates étaient probablement bien adaptés à leur environnement, avec des traits qui ont permis à leurs descendants de prospérer pendant des millions d’années. Leur succès évolutif peut s’expliquer par leur diversité morphologique et comportementale, qui leur a permis d’occuper une variété de niches écologiques, des déserts arides aux forêts tropicales.

L’étude de Cryptovaranoides souligne ainsi l’importance de réexaminer les fossiles anciens avec des outils modernes et un œil critique. Elle met également en lumière les défis de la classification des espèces fossiles, qui repose souvent sur des interprétations subtiles de structures osseuses. Avec cette avancée, les scientifiques espèrent combler davantage les lacunes dans l’histoire des squamates. Les prochains objectifs incluent l’étude des transitions évolutives qui ont conduit à la diversité actuelle des lézards et des serpents.

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