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Les chimpanzés ont un autre point commun avec les humains

Les chimpanzés ont un autre point commun avec les humains

  • vendredi 27 octobre 2023
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Une enquête menée pendant près de deux décennies auprès d’une communauté de chimpanzés sauvages dans le parc national de Kibale, en Ouganda, révèle que les femelles de cette population peuvent expérimenter la ménopause et survivre après la reproduction. Auparavant, la ménopause avait été observée chez quelques espèces de baleines à dents ainsi que chez les humains, mais pas chez d’autres primates.







Qu’est-ce que la ménopause ?


La ménopause est une étape naturelle de la vie d’une femme marquée par la cessation permanente des menstruations et de la fertilité. En général, la ménopause survient entre la fin de la quarantaine et le début de la cinquantaine, bien que l’âge puisse varier d’une personne à l’autre. Le phénomène est alors déclenché par des changements hormonaux, en particulier une diminution significative des hormones reproductives, comme les oestrogènes et la progestérone.


Les symptômes courants de la ménopause incluent des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des changements d’humeur, des troubles du sommeil et des modifications des fonctions sexuelles. La ménopause peut également également entraîner des changements physiques tels que la perte de densité osseuse, l’augmentation du risque de maladies cardiaques et des troubles urinaires.


Cependant, notez que la ménopause n’est pas propre qu’aux humains. Ce phénomène a en effet déjà été observé chez certaines autres espèces de mammifères, notamment chez  les narvals et les bélugas ainsi que chez les dauphins et les orques.







Selon les chercheurs, la ménopause pourrait avoir évolué pour améliorer la survie des plus jeunes. Que ce soit chez les humains ou chez les autres espèces concernées, les femmes ou femelles qui cessent de se reproduire peuvent en effet consacrer plus de temps et d’énergie aux petits de leurs descendants, augmentant ainsi leurs chances de survie. Cela pourrait expliquer pourquoi la ménopause est plus courante chez les espèces qui vivent en groupes sociaux.


Cela étant dit, une autre espèce vient d’ajouter son nom dans la courte liste des espèces concernées : le chimpanzé.


Une transition ménopausique similaire à celle des femmes


Dans le cadre de ces travaux, des chercheurs ont analysé les taux de mortalité et de fertilité de 185 femelles chimpanzés de la communauté Ngogo, dans le parc national de Kibale, en Ouganda sur une période de plus de 20 ans. Ils ont également mesuré les niveaux d’hormones liés à la ménopause chez 66 d’entre elles.







Au terme de leur étude, les chercheurs ont constaté que la fertilité des femelles chimpanzés diminuait après l’âge de 30 ans et qu’aucune de ces femelles n’avait donné naissance à une progéniture après 50 ans. Autrement dit, la transition ménopausique semblait similaire à l’expérience humaine.




chimpanzés

Ma Rainey, une femelle post-reproductrice de la communauté de chimpanzés Ngogo. Crédits : Langergraber, Université d’État de l’Arizona

Le rôle de l’environnement


Les chercheurs ont également observé que les femelles chimpanzés de la population Ngogo, qui continuent de vivre après avoir cessé de se reproduire, semblent bénéficier d’une meilleure alimentation et d’une moindre exposition aux risques liés à la prédation. Ces facteurs environnementaux pourraient donc être liés à la durée de vie après la reproduction chez ces animaux.


Concrètement, dans des conditions où elles ont un accès continu à une source de nourriture abondante et où elles ne sont pas constamment menacées par des prédateurs, les femelles peuvent potentiellement survivre plus longtemps au-delà de la période de reproduction. Cela pourrait leur permettre de jouer un rôle dans la protection et l’éducation de leurs petits-enfants par exemple, augmentant ainsi les chances de survie de leur progéniture.


Cette observation soulève la question de savoir si la ménopause est une réponse temporaire à des conditions écologiques exceptionnellement favorables, telles qu’un approvisionnement alimentaire stable et une faible prédation, ou si c’est une caractéristique évolutive typique de l’espèce. Pour le savoir, d’autres recherches seront donc nécessaires.


Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Science.










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