Habituellement stable, le vortex polaire, ce système de vents froids qui entoure le pôle Nord, a récemment dévié de sa trajectoire. Cette déviation, observée début mars, pourrait avoir un impact sur les températures européennes, entraînant des conditions hivernales imprévues.
Une déviation inattendue
Le vortex polaire est un système de vents forts et froids qui se forme chaque hiver au-dessus du pôle Nord. En temps normal, ce vortex maintient l’air glacial dans les régions arctiques. Ses vents soufflent d’ouest en est en hiver, circulant autour du pôle. Cependant, au printemps, lorsque l’inclinaison de la Terre varie, les températures plus élevées permettent au vortex de se déplacer et de diminuer en intensité, modifiant la direction des vents. Du moins, en temps normal.
Le 9 mars dernier, quelque chose d’inhabituel s’est en effet produit. Plutôt que de suivre son trajet habituel vers le printemps, le vortex a dévié de sa trajectoire et ses vents violents ont changé de direction, soufflant de l’ouest vers l’est, bien plus tôt que d’habitude. Ce type d’inversion de direction se produit chaque année, mais il a lieu normalement autour de la mi-avril, ce qui fait de cette inversion un événement particulièrement précoce.
Cette déviation a été déclenchée par un phénomène appelé « réchauffement stratosphérique soudain ». Il se produit lorsque des ondes de Rossby — de grandes ondes atmosphériques — propulsent de la chaleur vers la stratosphère, entraînant des pics de température qui affaiblissent le vortex polaire et modifient ses vents. L’année dernière, une perturbation similaire a inversé la direction des vents, mais le vortex s’est rapidement rétabli. Cette fois-ci, cependant, les experts de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) affirment que le vortex ne semble pas prêt à retrouver sa position initiale au-dessus du pôle Nord.

Des conséquences pour l’Europe du Nord
D’après les dernières prévisions de la NOAA, il semble peu probable que le vortex polaire retrouve sa position habituelle au-dessus du pôle Nord. En conséquence, l’air froid qu’il génère pourrait continuer de se déplacer vers le sud, affectant notamment les États-Unis et l’Europe. Des régions comme le Royaume-Uni, la Scandinavie et l’Europe de l’Est pourraient particulièrement ressentir l’impact de cette perturbation. Même les zones plus méridionales risquent de connaître des anomalies de température.
De plus, il est peu probable que le vortex polaire se dissipe complètement. Il pourrait plutôt se maintenir au-dessus de l’Europe, où il entrerait en « hibernation ». Cela prolongerait la période de refroidissement, entraînant des conditions météorologiques plus froides et plus rigoureuses que d’habitude pour cette période printanière.
En somme, cette perturbation du vortex polaire est un exemple frappant de la dynamique complexe des phénomènes atmosphériques. Si le vortex ne reprend pas sa trajectoire initiale, l’Europe pourrait faire face à un refroidissement exceptionnel. Les climatologues continueront de surveiller cette évolution avec attention pour déterminer l’ampleur de l’impact sur le climat européen au cours des prochaines semaines.