Alors que les géants de la tech produisent déjà trop de contenus pour nos petites vies, ces sociétés désirent conquérir le dernier territoire de l’existence des consommateurs, à savoir le temps de sommeil. Comment ceci est-il possible ? Sommes nous déjà perdus ?
Le dernier « rival » des géants de la tech
Les journées comportent vingt-quatre heures et il est recommandé de dormir environ huit heures chaque nuit, une durée évidemment variable d’un individu à l’autre. Néanmoins, les journées « actives » durent théoriquement une quinzaine d’heures environ. Comme l’explique un article du Business Insider publié le 18 mars 2025, le dernier « rival » des géants de la tech n’est autre que le sommeil des consommateurs. Or, dans un contexte actuel de sursollicitation numérique, le cerveau d’une majorité de personnes ne pourra peut-être pas abandonner sa quête de stimulation.
Dans une note adressée aux investisseurs, les analystes de Bernstein Research ont affirmé qu’il existait une limite au temps que les consommateurs peuvent consacrer aux écrans. Or, ceci reste vrai même si de nombreux individus tendent à réduire leur temps de sommeil pour s’abreuver de toujours plus de contenus. Également, il faut savoir que même en se privant totalement de sommeil, il reste impossible de visionner l’intégralité des contenus disponibles.
Toutefois, des plateformes telles que YouTube, Netflix, Disney+, Amazon Prime Video ou encore HBO voient en ce temps de sommeil une réelle opportunité. Reed Hastings, cofondateur de Netflix avait déclaré en 2017 que la célèbre plateforme était en concurrence avec le sommeil. Ironique ? Pas vraiment.
Une bataille déjà perdue d’avance ?
Selon la plateforme Emarketer de Business Insider, les écrans ont déjà grappillé six heures de nos existences quotidiennes en une quinzaine d’années. D’ici l’année prochaine, les estimations concernant les citoyens étasuniens tablent sur une durée de plus de huit heures par jour sur les écrans. Par ailleurs, ces estimations concernent seulement les adultes, alors que le danger du phénomène existe aussi chez les adolescents et les enfants.
Pour les analystes de Bernstein Research, les applications gratuites de vidéos en ligne prendront le pas sur les services payants. Alors que la compétition pour le « temps de cerveau disponible » n’a jamais été aussi poussée depuis l’apparition de cette notion au début des années 2000, la concurrence, le darwinisme économique et la destruction créatrice occasionneront certainement une sorte de retour à la réalité.
Le corps humain exige environ huit heures de sommeil et il est essentiel de rappeler qu’il s’agit ici d’une fonction vitale. Cependant, l’économie numérique semble en avoir décidé autrement. L’avenir nous dira si les consommateurs que nous sommes résisteront ou perdront la bataille.
