Selon une étude australienne récente, le réchauffement climatique semble avoir moins d’effet sur certaines grandes métropoles surpeuplées et sujettes à une forte pollution. Pourtant, ce même réchauffement s’accélère sur l’ensemble de la planète. Comment cela est-il possible et comment améliorer la situation ?
Une pollution atmosphérique bienvenue ?
Et si rendre nos grandes villes les plus irrespirables possibles était une solution pour réduire les effets du réchauffement climatique ? Cette question complètement loufoque reflète pourtant un phénomène très particulier détaillé dans une étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters le 22 novembre 2024. Une équipe de l’Université de Melbourne (Australie) a en effet analysé les températures moyennes dans différents endroits du globe. Si le réchauffement climatique s’accélère sur l’ensemble de la planète, plusieurs grandes villes très peuplées et très polluées sont moins touchées que certaines villes où l’air est plus propre.
Des villes comme Bombay, New Delhi (Inde) ou encore Le Caire (Égypte) font figure d’exemples. La concentration de particule dans l’air ambiant est telle que cela engendre un blocage partiel des rayons du Soleil. Ainsi, la hausse des températures ralentit, du moins à court terme. À l’inverse, les villes qui ne bénéficient pas de cet étrange moyen de freiner le rayonnement solaire sont dans la moyenne haute en termes d’augmentation des températures.

Un changement qui peut avoir des conséquences
Évidemment, personne ne pense qu’une telle situation est bénéfique. En effet, le ralentissement de l’augmentation des températures dans ces villes sera temporaire, mais surtout les particules de pollution dont il est ici question font partie des plus dangereuses pour la santé. De plus, le jour où ces villes seront en mesure d’assurer sur le long terme une bonne qualité de l’air, les conséquences sur les températures seront brutales. Autrement dit, les populations auront très peu de temps pour s’adapter à un mercure parfois synonyme de canicule.
Pour les chercheurs, les politiques de certains états en faveur de l’environnement devront prendre en compte ce phénomène. L’objectif sera de ne pas exposer trop durement les populations de ces villes à une forte et soudaine augmentation des températures. L’exemple de la Chine, qui a fait installer des technologies de réduction des émissions de particules sur ses centrales électriques à charbon, est assez parlant.
Améliorer la qualité de l’air est urgent, mais purifier l’air ne sera pas sans conséquences pour les habitants de certaines villes très polluées. Dans un premier temps, planter des arbres un peu partout afin de créer des zones d’ombre serait davantage souhaitable tout en purifiant l’air de manière progressive.