L’iceberg A23a, que l’on considère actuellement comme le plus imposant au monde, n’a pas percuté la Géorgie du Sud. Il s’est échoué à moins d’une centaine de kilomètres de l’île et ne devrait pas affecter négativement la faune locale. En revanche, il ne s’agit pas d’une bonne nouvelle pour les pêcheurs.
L’iceberg n’a causé aucun incident
D’une superficie d’environ 3 900m² pour une masse d’un milliard de tonnes, l’iceberg A23a s’est détaché de la plateforme de glace de Filchner-Ronne (Antarctique) en 1986. Après avoir demeuré au fond de la mer durant de nombreuses années, ce megaberg a commencé à se déplacer en 2020, poussé par les courants et vents violents de la zone. En 2023, des experts ont tenté d’évaluer les risques concernant la faune de l’Antarctique, notamment les phoques, manchots et oiseaux marins.
Au mois de janvier 2025, le niveau d’alerte était maximal. En effet, l’immense bloc de glace fonçait vers l’île de Géorgie du Sud, selon plusieurs images satellites. Or, le fait est que de nombreux animaux se reproduisent sur cette île perdue au milieu de l’océan Atlantique. Comme l’a révélé le British Antarctic Survey le 4 mars 2025, l’iceberg A23a n’a finalement pas percuté l’île. Il a stoppé sa course à environ 73 km de la terre ferme (voir carte ci-dessous).

Un atout pour la faune, mais un problème pour les pêcheurs
« L’iceberg, du moins sur les images satellites, semble conserver sa structure et ne s’est pas encore brisé en morceaux plus petits, comme l’ont fait les précédents ‘mégabergs’. Il serpentait au gré des courants avant de s’échouer près de la Géorgie du Sud », a déclaré l’océanographe Andrew Meijers.
Selon les chercheurs, l’iceberg n’affectera pas la faune locale, mais pourrait au contraire s’avérer être un atout. En effet, la fonte du bloc ainsi que son échouage soulevant d’importantes quantités de nutriments reposant dans les fonds marins devraient augmenter la quantité de nourriture disponible pour la faune locale. En revanche, les pêcheurs ne voient pas cette affaire d’un bon œil, car l’iceberg devrait se briser en plusieurs morceaux difficilement repérables. Certaines zones jugées dangereuses pourraient ainsi leur être interdites pour une durée encore inconnue.
Rappelons enfin que la séparation de l’iceberg A23a et du reste de l’Antarctique il y a environ quarante ans ne serait pas une conséquence directe du réchauffement climatique. Dans la mesure où les icebergs font partie intégrante du cycle de vie des calottes glaciaires, ils sont poussés vers l’océan en raison du poids de la glace continentale qui les entoure. Des plateformes commencent ainsi à flotter, puis se brisent pour devenir des icebergs suite à une combinaison de plusieurs facteurs (entre autres, le vent, les marées et les vagues).