(Agence Ecofin) - Access Bank sollicite de nouveau le marché international de la dette. Cela peut l’aider à honorer ses prochaines échéances de remboursement sur sa dette en dollars, mais aussi positionner le groupe pour qu’il tire profit de la demande croissante des devises étrangères au Nigeria.
Le groupe bancaire nigérian Access Bank repart sur le marché international des obligations pour solliciter 1 milliard $, a appris l'Agence Ecofin d'un communiqué officiel. Cette annonce vient à la suite d’une précédente opération menée le 14 septembre, qui lui a permis de mobiliser jusqu'à 500 millions $, avec une demande des investisseurs qui est 3 fois supérieure à l'offre. Le groupe mène cette initiative dans le cadre d'un programme à moyen terme d'émission de titres d'emprunts internationaux.
Pour la première opération, il a reçu un taux d'intérêt de 6,125% pour une maturité (délai de remboursement) de 5 ans. Les responsables d'Access Bank n'ont pas fait de commentaire sur la réalisation rapprochée des deux opérations. Mais le Nigeria, pays où le groupe concentre 82,2% de ses actifs, malgré une présence dans 11 autres pays africains, fait face à une pression sur ses réserves de change. L'idée serait donc de sécuriser un maximum de ressources en devises, avant que les conditions ne se durcissent sur le marché.
La réaction des investisseurs sur cette seconde sortie en moins d'un mois est attendue. La Banque a plutôt la cote auprès des agences de notation. Le 21 septembre dernier, l'agence de notation Fitch Ratings a maintenu la note « B » pour son statut d'émetteur à long terme, avec une perspective stable. Moody’s a aussi exprimé une opinion favorable sur son programme d'emprunts internationaux à moyen terme. Malgré un environnement économique difficile au Nigeria, le groupe est en effet parvenu à demeurer rentable, et surtout à réduire le niveau des risques sur son portefeuille de prêts.
Access Bank a particulièrement fourni des efforts pour diminuer les prêts en devises dans son portefeuille. Ils sont passés de 40% en juin 2019 à seulement 22%, au terme du premier semestre 2021. Mais il n'est pas exclu que les récents emprunts lui permettent de recommencer à prêter en devises.
La crise des devises que vit actuellement le Nigeria s'avère être une opportunité, surtout avec la décision de la Banque centrale de confier le marché de change exclusivement aux banques commerciales. Aussi, des secteurs comme celui de l'industrie sont demandeurs de ressources en dollars pour importer leurs intrants.
La Banque n'a pas de grosses dettes à rembourser en dollars. Selon des calculs de l'Agence Ecofin, l'encours de ses emprunts en devises remboursables avec intérêt était de 837 millions $ à fin juin 2021. On y retrouve des transactions qui sont directement à la charge du groupe, et d'autres qui sont remboursables par ses filiales. Aussi, les maturités sur ces prêts sont en moyenne de 5 à 6 ans.