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Le Ghana signe un accord de 1,2 milliard $ avec Rocksure International pour l’exploitation de la bauxite

Le Ghana signe un accord de 1,2 milliard $ avec Rocksure International pour l’exploitation de la bauxite

  • vendredi 17 septembre 2021
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(Agence Ecofin) - Le Ghana héberge des réserves de bauxite estimées à 900 millions de tonnes, mais n’a exporté l’année dernière que 1,16 million de tonnes. Une situation qui pousse depuis quelques années Accra à multiplier les partenariats pour augmenter la production et diversifier davantage le secteur minier.


La compagnie publique ghanéenne Ghana Integrated Aluminium Development Corp (GIADEC) a annoncé le 16 septembre la signature d’un accord de 1,2 milliard $ avec la société locale de services miniers Rocksure International. Selon les termes du partenariat, Rocksure construira une mine de bauxite d’un coût estimé à 200 millions $, à Nyinahin-Mpasaaso dans le centre du pays, ainsi qu’une raffinerie de bauxite d’une valeur de 1 milliard $.



À en croire les détails relayés par Bloomberg, la GIADEC conservera 30 % d’intérêts dans la coentreprise destinée à gérer les deux projets, le reste de la participation appartenant à Rocksure. Notons que la mine en question devrait livrer annuellement 5 millions de tonnes de bauxite et créera plus de 1 000 emplois.


Les défis du secteur ghanéen de la bauxite


Depuis quelques années, le Ghana cherche à augmenter sa production nationale de bauxite et, à cet effet, la GIADEC est chargée de trouver des partenaires stratégiques pour un investissement total estimé à 6 milliards $ dans quatre grands projets de bauxite. Ce nouveau partenariat tombe justement à un moment où la production ghanéenne de bauxite est menacée.


Le groupe chinois Bosai Minerals détenteur à 80 % de la Ghana Bauxite Company, a en effet annoncé mi-août son départ, après avoir échoué à obtenir le renouvellement de son bail minier expirant début 2022. En cause, apprend-on, l’absence de projet de raffinerie pour la transformation locale de la bauxite, un vœu cher à Accra.



Pendant ce temps, l’accord de 2 milliards $ signé avec la Chine en 2018, toujours dans le but de mettre en valeur les 900 millions de tonnes de réserves de bauxite du pays, continue de susciter de vives critiques. Faut-il le rappeler, il porte sur le financement par l’empire du Milieu, des travaux de constructions de plusieurs infrastructures de transport (ponts, routes et chemins de fer) en échange d’un accès à 5 % des réserves de bauxite du pays.



S’il n’est pas sans rappeler celui signé en 2007 entre la Chine et la RDC, dont les fruits ne sont guère visibles dans le pays d’Afrique centrale, c’est surtout l’impact environnemental de l’exploitation minière qui pose ici question. Les organisations écologiques craignent en effet pour les réserves forestières de l’Atewa (dont les trois rivières fournissent de l’eau à 5 millions de personnes) et de Tano-Offin (essentielle pour les communautés agricoles qui y vivent). Ces deux régions abritent en effet des centaines de millions de tonnes de réserves de bauxite qui seront extraites dans le cadre du partenariat avec la Chine.


Malgré tout, le gouvernement indique que l’exploitation minière n’aura aucun effet destructeur sur tout cet écosystème. Notons que Pékin a déjà débloqué 649 millions $ depuis novembre 2019 pour la construction des infrastructures et rien ne semble pouvoir empêcher les deux parties d’aller au bout de leurs idées.


Emiliano Tossou


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