(Agence Ecofin) - Les négociations entamées avec les détenteurs des obligations s’inscrivent dans le cadre d’un plan visant à assurer la viabilité de la dette. Cette restructuration de la dette est exigée par le FMI auprès duquel Accra espère obtenir un programme de financement de 3 milliards $.
Le gouvernement ghanéen envisage de demander aux détenteurs de ses euro-obligations d’accepter des décotes allant jusqu’à 30 % du principal, et de suspendre le versement de coupons aux détenteurs des obligations domestiques dans le cadre des négociations sur la restructuration de la dette du pays, a annoncé le vice-ministre des Finances, John Kumah, jeudi 24 novembre.
« En plus de la suspension des intérêts sur la valeur actuelle nette (VAN) des euro-obligations, nous négocions des décotes allant jusqu’à 30 % du principal avec les investisseurs étrangers. Les détenteurs d’obligations domestiques sont, quant à eux, appelés à renoncer au paiement de certains coupons », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à JoyFM, une radio locale privée.
M.Kumah a également précisé que tous les détails relatifs à ces négociations avec les détenteurs de titres de dettes émis sur le marché local et sur le marché international devraient être annoncés « d'ici fin novembre», notant qu'il n'y aurait pas de décotes pour les détenteurs des obligations domestiques.
Cette annonce contredit une précédente déclaration du président ghanéen, Nana Akufo-Addo, qui s’était engagé à faire en sorte que le plan de restauration de la dette du pays exigé par le Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie du déblocage d’un financement de 3 milliards $ n’entraîne pas des pertes pour les détenteurs d’obligations.
« Aucun investisseur individuel ou institutionnel dans les bons du Trésor ou les obligations souveraines ne perdra son argent à la suite de nos négociations en cours avec le FMI. Il n'y aura pas de décotes », avait-il assuré dans un discours retransmis en direct à la télévision d’Etat le 30 octobre dernier.
Après avoir annoncé en mai dernier qu’elles ne comptaient pas solliciter le soutien du FMI, les autorités ghanéennes se sont ravisées deux mois plus tard, après avoir constaté que leurs efforts visant à redresser la situation économique, dont une réduction de 30 % des dépenses de l’Etat, n’ont pas empêché un mouvement massif de vente des euro-obligations émises par le pays et une forte dépréciation de la monnaie nationale.
Le Ghana avait entamé en juillet dernier des négociations avec le FMI en vue d’obtenir un soutien financier destiné à remettre à flot les finances publiques du pays. L’institution financière multilatérale avait cependant estimé que la dette du Ghana, qui s’élève à 393,4 milliards de cedis (38 milliards $) n'était pas viable, et a invité les autorités à procéder à une restructuration de cette dette pour bénéficier d’un programme d’aide.
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