(Agence Ecofin) - En Afrique, l’industrie de la distribution est pressentie depuis quelques décennies pour connaître un développement important avec la croissance économique et l’émergence d’une classe moyenne. Si les opportunités sont réelles, les acteurs doivent composer avec les réalités du terrain.
Shoprite, le numéro 1 africain de la distribution a annoncé le lundi 21 novembre dernier, la fermeture de ses trois enseignes en RDC. Selon l’entreprise, cette décision s’explique par d’importants vents contraires qui ont mis à mal son plan de développement dans le pays d’Afrique centrale où il est présent depuis 2012.
Parmi ceux-ci, figurent la volatilité de la devise locale (franc congolais), une inflation à deux chiffres qui a pénalisé le pouvoir d’achat des consommateurs, la flambée des prix des loyers libellés en dollars ainsi que des droits de douane élevés qui renchérissent les importations.
Avec ce désengagement, Shoprite reste fidèle à sa stratégie à long terme visant depuis quelques années à se délester de ses activités jugées non rentables sur le continent africain pour se concentrer sur la nation arc-en-ciel qui lui fournit près de 80 % de son chiffre d’affaires. La liste des pays déjà quittés par le géant sud-africain comprend notamment le Nigeria, le Kenya, l’Ouganda et Madagascar.
Plus globalement, la démarche de Shoprite est le dernier signe du changement de braquet de plusieurs poids lourds de la grande distribution en Afrique. Longtemps orientées sur des expansions au-delà de leur terre natale, les compagnies optent de plus en plus pour une consolidation de leurs activités au niveau local ou tentent des incursions dans des pays proches.
C’est le cas par exemple du kenyan Naivas qui a préféré, contrairement à l’ancien mastodonte du secteur Nakumatt, se focaliser sur le développement de son réseau dans les grandes villes et les villes secondaires du pays pour renforcer sa présence. Un choix payant puisqu’il y est actuellement le leader incontesté de la distribution avec déjà 87 magasins.
Pour rappel, une fois le retrait de la RDC entériné, Shoprite possèdera des activités seulement dans 9 pays africains hors Afrique du Sud que sont l’Angola, le Botswana, le Ghana, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, le Lesotho, la Zambie et Eswatini.
Pour rappel, Shoprite emploie près de 140 000 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 9,6 % à 184 milliards de rands (10,8 milliards $) durant son exercice financier 2022.
Espoir Olodo
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