(Agence Ecofin) - En 2017, le Bénin avait déjà obtenu un accord FEC de 151 millions USD du FMI pour soutenir ses réformes. Cette fois les autorités négocient pour un accord visant un montant sept fois plus important, mais qui devra être définitivement validé par le conseil d’administration du Fonds d’ici juin.
Le Bénin devrait bientôt bénéficier d’un nouveau programme financier du FMI. Vendredi 22 avril, le pays a en effet obtenu un accord préliminaire avec les services de l’institution, pour la conclusion d’un accord de facilité élargie de crédit (FEC) et de mécanisme élargi de crédit (MEDC).
Prévu pour s’étaler sur 3 ans et demie, l’accord décrit comme « innovant », vise à soutenir le programme économique et financier du gouvernement. Doté de 700 millions $, il aidera le pays à « répondre à des besoins urgents de financement, préserver la stabilité macroéconomique et soutenir son plan national de développement axé sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) ».
Pour ce faire, un accent sera mis sur l’amélioration de la mobilisation des recettes, la priorisation des dépenses publiques aux fins de créer un espace budgétaire suffisant pour faire face aux besoins de développement et de sécurité. Il s’agira également de préserver la viabilité de la dette grâce à la poursuite du programme d’assainissement des finances publiques.
« Compte tenu du niveau des inégalités de revenu au Bénin, le programme appuyé par le FMI au titre de la FEC/du MEDC est axé sur un ‘’développement centré sur l’épanouissement de l’homme’’ en améliorant l’accès aux services publics de base et la présence de l’État dans les zones vulnérables, conformément à l’approche civile du gouvernement pour l’atténuation des risques sécuritaires » indique le FMI. Et d’ajouter que « Le renforcement du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, de la gouvernance et de l’État de droit, devrait renforcer davantage la confiance en les institutions nationales et consolider les fondements d’une croissance durable tirée par le secteur privé ».
Avec une des plus fortes croissances d’Afrique de l’ouest, le Bénin s’est distingué ces dernières années par de solides performances macroéconomiques et dans la gestion de sa dette, qui lui ont valu le satisfecit de plusieurs agences de notation. Cependant, dans le pays, le gouvernement reste critiqué en raison des investissements jugés « insuffisants » par la société civile et l’opposition dans le secteur social. Une tendance qu’a promis d’inverser le président Patrice Talon, à l’entame de son second mandat.
Alors que le pays fait face comme plusieurs de ses pairs à des pressions inflationnistes issues du conflit russo-ukrainien, auxquels s’ajoutent de nouveaux défis sécuritaires, les autorités ont annoncé des discussions avec les organisations syndicales en vue de revaloriser les salaires dans le pays. Une mesure qui devra sans doute converger avec les objectifs d’assainissements des finances publiques soutenus par le FMI, avant d’être définitivement adoptée.
Notons qu’avant d’être définitivement conclu, le nouvel accord doit d’abord être validé par le conseil d’administration du FMI, qui l’étudiera d’ici le mois de juin 2022.
Moutiou Adjibi Nourou