L’exploration lunaire vient de franchir une nouvelle étape. Ce dimanche 2 mars 2025, l’atterrisseur Blue Ghost, développé par la start-up américaine Firefly Aerospace, a réussi son atterrissage sur la Lune. Un exploit technologique et un jalon clé dans la nouvelle ère de la conquête spatiale, où les entreprises privées jouent un rôle de plus en plus important aux côtés des agences gouvernementales.
Une mission privée au succès historique
Il y a encore quelques années, seuls les États disposaient des moyens nécessaires pour envoyer des engins sur la Lune. Ce week-end, Firefly Aerospace est devenue la première entreprise privée à réussir un atterrissage lunaire sans incident, devançant plusieurs concurrents. Depuis son centre de contrôle au Texas, la confirmation de l’atterrissage a été reçue avec une explosion de joie : « Nous sommes sur la Lune ! » a déclaré Will Coogan, ingénieur en chef de la mission.
L’atterrisseur, d’une hauteur de 2 mètres et d’une largeur de 3,5 mètres, s’est posé sur les pentes d’un ancien dôme volcanique dans le bassin d’impact de Mare Crisium. Une demi-heure après l’atterrissage, Blue Ghost a commencé à envoyer des images, dont un premier selfie légèrement obscurci par l’éclat du soleil, suivi d’un cliché de la Terre, visible comme un point bleu dans l’immensité spatiale.
Une mission scientifique pour la NASA
Si cette mission marque une avancée pour Firefly Aerospace, elle s’inscrit également dans un projet plus large, celui du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) de la NASA. L’agence spatiale américaine a payé 101 millions de dollars pour transporter dix expériences scientifiques sur la Lune, auxquelles s’ajoutent 44 millions de dollars pour le développement des instruments embarqués.
Parmi ces équipements, une perceuse capable de mesurer la température du sous-sol jusqu’à trois mètres de profondeur, un aspirateur pour collecter et analyser les particules de poussière lunaire, et un dispositif anti-poussière conçu pour protéger les futurs équipements et astronautes du revêtement abrasif du sol lunaire.

Une nouvelle course à la Lune
L’arrivée de Blue Ghost sur la surface lunaire n’est qu’un début. Dans les jours et mois à venir, d’autres missions sont attendues. Dès cette semaine, un autre atterrisseur développé par Intuitive Machines devrait tenter de se poser près du pôle Sud lunaire, une région stratégique pour l’exploration future.
En parallèle, la société japonaise ispace prévoit un nouvel atterrissage dans trois mois, après un premier échec en 2023. Son engin partageait d’ailleurs le même lancement que Blue Ghost, ayant quitté la Terre ensemble le 15 janvier dernier depuis Cap Canaveral.
Ces initiatives privées s’inscrivent dans une tendance plus large : la volonté des agences spatiales de déléguer certaines missions aux entreprises pour accélérer l’exploration lunaire tout en réduisant les coûts. La NASA prévoit d’ailleurs deux missions privées vers la Lune par an, avec la conscience que certaines d’entre elles échoueront.