(Agence Ecofin) - Les partenaires occidentaux de Pretoria se sont irrités de son refus de condamner Moscou et de la participation de l’armée sud-africaine à des manœuvres navales conjointes avec la Russie et la Chine, qui ont coïncidé avec le début de la guerre en Ukraine.
Les banques sud-africaines sont confrontées à un « risque géopolitique profond », en raison des liens étroits entre Pretoria et Moscou, a estimé le PDG du groupe bancaire sud-africain FirstRand, Alan Pullinger (photo), ce jeudi 2 mars.
« L'enthousiasme gauchiste de notre gouvernement pour la Chine et la Russie est observé avec vigilance par les pays farouchement opposés à la guerre en Ukraine. L'indifférence du gouvernement à l'égard de cette guerre et son amitié avec la Russie sont extrêmement téméraires », a-t-il déclaré lors d’une communication financière tenue à Johannesbourg.
M.Pullinger a également indiqué que la proximité entre l’Afrique du Sud et la Russie risque d’avoir des conséquences négatives sur les banques sud-africaines. « Le secteur bancaire sud-africain est dépendant de l'accès aux marchés internationaux et des systèmes mondiaux de la compensation interbancaire des règlements. Notre accès à ces systèmes est un privilège ; ce n'est pas un droit et il peut être révoqué facilement», a-t-il expliqué, indiquant que « FirstRand ne partage pas l'enthousiasme du gouvernement pour la Russie».
La participation de l’Afrique du Sud à des manœuvres navales avec la Russie et la Chine au large de ses côtes dans l’océan Indien en février dernier a suscité l’inquiétude des partenaires occidentaux du pays, dont les Etats-Unis et l’Union européenne, dans un contexte de la guerre en Ukraine. D’autant plus que la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor avait déclaré que « tous les pays effectuent des exercices militaires avec leurs amis ».
Bruxelles et Washington ne voient pas également d’un très bon œil le refus des autorités sud-africaines de condamner l’agression russe contre l’Ukraine.
L’Afrique du Sud a adopté une position neutre depuis le début de la guerre en Ukraine il y a un peu plus d’un an, refusant de se joindre aux appels occidentaux à condamner Moscou. En visite à Pretoria en janvier dernier, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait qualifié de « choses irritantes » les relations entre l’Afrique du Sud et la Russie.
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