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La toute première trace fossile d’un serpent découverte en Afrique du Sud

La toute première trace fossile d’un serpent découverte en Afrique du Sud

  • lundi 9 octobre 2023
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Les restes fossilisés de serpents sont abondamment documentés, certains remontant à environ 150 millions d’années, à l’époque du Jurassique. Pour cette raison, l’absence de traces laissées par ces animaux sur les substrats dans les archives ichnologiques (traces laissées par les animaux fossiles) interrogeait les chercheurs. Une équipe en a finalement identifié une sur la côte sud du Cap, en Afrique du Sud. De quel serpent s’agissait-il ?







Où sont les traces de serpents ?


Plusieurs raisons peuvent expliquer l’absence de traces fossilisées de serpents en surface (marques préservées, cimentées, puis exposées à nouveau au fil du temps).


La première hypothèse suggère que les traces laissées par des animaux quadrupèdes de grande taille, tels que les dinosaures, sont plus facilement identifiables que celles laissées par des serpents en raison de leur grandeur, de leur forme et de leur répartition caractéristiques. Une autre possibilité est que les serpents ont tendance à éviter les zones sablonneuses ou boueuses où leurs traces pourraient être enregistrées. Ces reptiles préfèrent en effet souvent les terrains végétalisés, ce qui rend la préservation des traces plus difficile.


Il est également possible que les sentiers laissés par les serpents, en raison de la répartition du poids de leur corps sur toute leur longueur, soient peu profonds et donc difficiles à identifier par rapport aux traces laissées par d’autres animaux. Enfin, il est envisageable que les chercheurs ne disposent pas encore d’une compréhension suffisante des types de traces que les serpents sont capables de créer, ce qui pourrait expliquer leur rareté dans les enregistrements fossiles en surface.







Une empreinte du Pléistocène


Récemment, des chercheurs spécialisés dans l’ichnologie (identification des traces et traces fossiles) ont finalement pu identifier une de ces traces sur la côte sud du Cap en Afrique du Sud.


D’après les analyses, elle aurait été laissée il y a entre 93 000 et 83 000 ans. Les chercheurs l’ont isolé sur une dalle de 3 mètres de long sur 2,6 mètres de large qui s’était délogée d’une falaise dans la réserve naturelle de Walker Bay, avant de finir sur la plage en contrebas. La dalle était submergée deux fois par jour par les marées hautes, ce qui a permis de creuser au fil du temps les sédiments ayant recouvert jadis les empreintes.


Curieusement, un buffle à longues cornes (une espèce disparue) semble également avoir traversé la même surface peu après le serpent, ce qui l’a légèrement déformé, comme en témoigne l’une de ces traces de pas qui se superpose à celle de la vipère.







Étant donné qu’il s’agit d’une première mondiale, les chercheurs ont été obligés de créer un nouvel ichnogenre et une nouvelle ichnoespèce, nommés Anguinichnus Linearis, pour décrire le motif distinctif enregistré dans le sable par l’ancien reptile.




serpent

La trace de serpent à côté d’une piste de buffles à longues cornes. Crédits : Hayley Cawthra

Une trace rectiligne


Les chercheurs pensent que le serpent concerné était probablement une vipère de l’espèce Bitis arietans. Également connue sous le nom de vipère à corne de l’Afrique de l’Est ou vipère cornue, elle vit en Afrique de l’Est et du Sud. Mesurant de 60 à 90 centimètres, elle tire son nom de la petite corne ou excroissance située au-dessus de chaque œil. Il s’agit de l’une des vipères les plus venimeuses d’Afrique. Son venin est cytotoxique, ce qui signifie qu’il peut provoquer des nécroses locales importantes (décomposition des tissus) et d’autres complications médicales graves en cas de morsure non traitée.


Les chercheurs ont déterminé qu’il s’agissait probablement de cette vipère par son mode de locomotion distinctif. Ce serpent utilise en effet principalement un mouvement rectiligne ou semi-rectiligne pour se déplacer, contrairement à certains serpents qui se déplacent en ondulant de manière latérale. Enfin, Bitis arietans préfère éviter les zones sableuses ou boueuses et privilégie des terrains plus rugueux, comme cette fameuse dalle qui favorise ce type de locomotion.


Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Ichnos.










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