Durant ces derniers millions d’années, la taille moyenne du corps humain a évolué de manière significative. Selon une étude récente, ceci serait un des effets du changement climatique. En revanche, le climat n’aurait rien à voir avec l’évolution de la taille du cerveau.
Une étude sur plus de 300 fossiles
Des chercheurs des universités de Cambridge (Royaume-Uni) et Tübingen (Allemagne) se sont intéressés à la famille Homo, à laquelle appartient évidemment Homo Sapiens. Les scientifiques ont rassemblé des données sur la taille du cerveau et du corps de plus de 300 fossiles. Les résultats de leur analyse ont été publiés dans la revue Nature Communications le 8 juillet 2021.
Les meneurs de l’étude ont pu calculer le climat au sein duquel chacun des individus a vécu. Pour y parvenir, les chercheurs ont associé les données récoltées sur les fossiles à la reconstruction des climats des différentes régions sur Terre, et ce durant les derniers millions d’années. Selon les résultats, le climat et plus particulièrement les températures ont été un des facteurs principaux d’une évolution de la taille des corps. L’étude suggère que les climats froids et hostiles sont en lien avec des corps plus larges tandis que les climats chauds génèrent une diminution de la corpulence.
Les chercheurs ont également expliqué qu’il était peu probable que l’actuel changement climatique puisse affecter la taille de notre corps, en tout cas pour l’instant. Selon Andrea Manica, expert en écologie évolutionniste et principal meneur de l’étude, l’évolution que met en avant l’étude s’est déroulée sur des milliers, voire des dizaines de milliers d’années.

Pas les mêmes contraintes pour le cerveau
Par ailleurs, les scientifiques ont cherché des liens entre la taille des cerveaux et les facteurs environnementaux. Selon les résultats, les raisons faisant que Homo Sapiens a un cerveau trois fois plus gros qu’Homo Habilis et d’autres espèces restent incertaines. Toutefois, Andrea Manica indique qu’étonnamment, l’évolution de la taille des cerveaux n’a pas de lien avec l’évolution des températures. Ceci implique que le corps et le cerveau n’ont pas été soumis aux mêmes contraintes. Néanmoins, l’étude a permis de comprendre que les cerveaux les plus gros se trouvaient dans des environnements plus stables. Il faut dire que le cerveau demande beaucoup d’énergie. Ainsi, il est difficile de bien l’entretenir en l’absence de ressources suffisantes.
Enfin, si l’actuel réchauffement climatique n’impacte pas encore la taille du corps humain, d’autres animaux sont concernés par une modification de leur morphologie. Certains oiseaux migrateurs en Amérique du Nord ou encore certains serpents et autres tortues voient leur taille se réduire progressivement en raison du réchauffement global des températures.