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La prochaine pandémie nous viendra-t-elle du Brésil ? Cette nouvelle découverte qui alerte les chercheurs

La prochaine pandémie nous viendra-t-elle du Brésil ? Cette nouvelle découverte qui alerte les chercheurs

  • mardi 25 mars 2025
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Les chauves-souris ne sont pas seulement des agents de dispersion de graines ou des contrôleurs naturels des populations d’insectes. Malheureusement, elles sont aussi des réservoirs de virus potentiellement dangereux pour l’Homme. Une récente étude au Brésil vient de mettre en lumière un nouveau coronavirus découvert chez ces animaux. Ce dernier présenterait des similitudes inquiétantes avec celui responsable du Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient (MERS). Cette découverte soulève des questions cruciales sur la surveillance des virus zoonotiques et les risques qu’ils représentent pour les humains.


Une découverte surprenante : Un lien avec le MERS

Les scientifiques brésiliens, dans le cadre d’un projet de surveillance épidémiologique, ont prélevé plus de 400 échantillons provenant de 16 espèces différentes de chauves-souris. Le but était d’identifier de nouveaux virus à potentiel zoonotique, c’est-à-dire capables de se transmettre des animaux aux humains. Les chauves-souris sont particulièrement ciblées dans cette recherche, car elles sont souvent associées à des virus responsables de maladies émergentes chez l’Homme. En analysant ces échantillons à l’aide de techniques avancées, dont le séquençage de l’ARN, les chercheurs ont identifié pas moins de sept coronavirus différents circulant parmi ces chauves-souris.

Parmi ces coronavirus, l’un d’eux a attiré une attention particulière. Identifié à partir d’un écouvillon prélevé sur une chauve-souris à queue libre veloutée (Molossus molossus), ce virus présente une similitude génétique de 71,9 % avec le MERS-CoV, le virus responsable du MERS, une maladie respiratoire grave qui a fait des ravages dans certaines régions du monde depuis sa découverte en 2012.

Ce lien est renforcé par la structure de la protéine de pointe (la fameuse protéine Spike) de ce nouveau virus, qui est également très similaire à celle du MERS-CoV. Pour rappel, cette protéine permet essentiellement au virus de se fixer aux cellules humaines et de les infecter, un processus fondamental pour la propagation du virus.


Un potentiel inquiétant, mais des inconnues subsistent

La ressemblance avec le MERS soulève des inquiétudes. Le MERS-CoV avait en effet causé 2 618 cas confirmés et 945 décès, principalement dans des pays du Moyen-Orient. Son caractère potentiellement pandémique avait également conduit l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à le surveiller de près. La découverte de ce coronavirus chez les chauves-souris pourrait suggérer que ce nouveau virus présente également un risque pour l’Homme. Cependant, les chercheurs restent prudents.

Pour l’instant, il n’est pas certain que ce virus puisse infecter les humains. La présence de fragments de la protéine Spike, qui permet l’interaction avec les cellules humaines, suggère une possibilité d’infection, mais aucune preuve concrète n’a encore été apportée. Selon Bruna Stefanie Silvério, l’une des principales auteures de l’étude, des expériences supplémentaires seront  bientôt menées, notamment à Hong Kong, pour explorer cette piste et comprendre mieux la capacité du virus à se transmettre à l’Homme.

virus chauve-souris
Le nouveau coronavirus a été identifié à partir d’un écouvillon prélevé sur une chauve-souris à queue libre veloutée (Molossus molossus). Crédit image : Ezequiel Racker via iNaturalist

La vigilance est de mise

Cette découverte, rapportée dans le Journal of Medical Virology, renforce l’importance de la surveillance épidémiologique continue des populations animales, notamment les chauves-souris. En étudiant ces réservoirs viraux, les chercheurs espèrent identifier de nouveaux agents pathogènes avant qu’ils ne fassent le saut vers les humains. Les virus zoonotiques sont un danger constant, et cette étude rappelle que la prévention reste la meilleure arme face à de futures pandémies.

Alors que le monde se remet encore des conséquences de la pandémie de COVID-19, cette découverte rappelle la nécessité de rester vigilant face aux risques d’épidémies. Si ce virus ne représente pas encore une menace immédiate, il pourrait, dans le futur, devenir un problème de santé publique mondial. L’étude a été publiée dans le Journal of Medical Virology et marque une étape importante dans la compréhension des virus zoonotiques et des mécanismes de leur transmission.

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