Le 24 mars 2025 marquera une nouvelle étape dans la longue et fascinante odyssée de Voyager 2. Pour économiser l’énergie qui s’amenuise, la NASA a annoncé l’arrêt imminent de l’instrument de particules chargées à faible énergie. Cette décision, bien que nécessaire, rapproche inexorablement cette sonde légendaire de la fin de sa mission après près de 50 ans d’exploration spatiale. Mais pourquoi ces coupures sont-elles inévitables ? Que reste-t-il de cette aventure scientifique sans précédent ?
Un voyage hors du commun
Lancée en 1977 avec sa jumelle Voyager 1, la sonde Voyager 2 avait pour mission d’explorer les planètes extérieures du système solaire. À travers ses survols de Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, elle a révélé des images et des données inédites, révolutionnant notre compréhension de ces géantes gazeuses. Voyager 2 a ensuite poursuivi sa route et a franchi en 2018 l’héliopause (la limite de l’héliosphère) pour entrer dans l’espace interstellaire. À ce jour, seuls les sondes Voyager ont atteint cette région inexplorée, devenant les messagers de l’humanité dans l’infini cosmique.
Une énergie qui s’épuise
Voyager 2, comme sa jumelle, est alimentée par un générateur thermoélectrique à radio-isotopes (RTG) ayant pour fonction de transformer la chaleur dégagée par la désintégration du plutonium en électricité. Toutefois, cette source d’énergie diminue progressivement, avec une perte d’environ 4 watts par an. Pour continuer à recevoir des données scientifiques aussi longtemps que possible, la NASA est contrainte de prendre des décisions difficiles en éteignant progressivement certains instruments.
En octobre dernier, c’était déjà l’instrument de mesure du plasma qui avait été mis hors service sur Voyager 2 en raison de son orientation qui réduisait sa capacité à collecter des données pertinentes. Le 24 mars, ce sera au tour de l’instrument de particules chargées à faible énergie d’être désactivé, laissant la sonde avec seulement trois outils actifs.
L’instrument de particules chargées à faible énergie jouait un rôle crucial dans la mesure des ions, électrons et rayons cosmiques provenant de notre système solaire et de la galaxie. Son arrêt est une perte, mais d’autres instruments poursuivent leur mission. À bord de Voyager 2, trois équipements restent opérationnels :
- Le magnétomètre qui mesure la force et la direction des champs magnétiques.
- Le sous-système d’ondes plasma, essentiel pour analyser la densité et le mouvement du plasma interstellaire.
- Le sous-système de rayons cosmiques qui étudie les particules énergétiques voyageant à travers l’espace.
Ces outils fournissent des informations uniques sur l’environnement interstellaire, loin de l’influence directe du Soleil, et contribuent à enrichir notre compréhension des limites du système solaire.

Une mission prolongée malgré les contraintes
Malgré l’âge avancé des sondes Voyager et la diminution de leurs ressources énergétiques, les ingénieurs de la NASA font preuve d’une ingéniosité remarquable pour prolonger leur fonctionnement. En réduisant la consommation électrique des équipements non essentiels, ils estiment que Voyager 2 pourrait continuer à transmettre des données scientifiques jusqu’aux années 2030. Toutefois, les risques d’imprévus techniques augmentent avec le temps et chaque jour de transmission est désormais perçu comme un bonus précieux.