La NASA s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la compréhension des exoplanètes avec le lancement imminent de Pandora. Conçue pour analyser les atmosphères des planètes en dehors de notre système solaire, cette petite sonde vise à lever le voile sur les interactions complexes entre ces planètes et leurs étoiles hôtes. Il s’agit d’une étape cruciale pour identifier des conditions propices à la vie. Pandora décollera au sommet d’une fusée Falcon 9 de SpaceX, comme beaucoup d’autres satellites.
Pourquoi les exoplanètes nous fascinent-elles autant ?
Les exoplanètes sont des planètes situées en dehors de notre système solaire. Elles captivent l’imagination des scientifiques et du grand public depuis leur première découverte dans les années 1990. Aujourd’hui, grâce à des missions emblématiques comme Kepler et TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite), nous savons que des milliers de ces mondes existent. Certains se trouvent même dans la zone habitable, où les conditions pourraient permettre la présence d’eau liquide, un ingrédient clé pour la vie telle que nous la connaissons.
Cependant, découvrir une exoplanète ne suffit pas. Pour comprendre si elle pourrait abriter la vie, il faut analyser son atmosphère. Les compositions chimiques, les traces de vapeur d’eau, de méthane ou encore d’oxygène sont en effet des indices cruciaux. Malheureusement, ces observations sont compliquées par un facteur de taille : l’étoile hôte elle-même.
La mission Pandora : une technologie pour des observations précises
C’est ici que Pandora entre en jeu. Cette sonde de 325 kg a été spécialement conçue pour différencier les signaux provenant des étoiles et de leurs exoplanètes. Lorsqu’une exoplanète passe devant son étoile (événement appelé transit), la lumière de l’étoile traverse son atmosphère, ce qui permet aux scientifiques de détecter sa composition chimique. Toutefois, la variabilité naturelle de la lumière stellaire peut fausser ces données.
Pour opérer, Pandora est équipée d’un télescope en aluminium de 45 cm de large qui est capable de mesurer simultanément la luminosité visible et infrarouge de l’étoile hôte et de l’exoplanète en transit. En observant ces étoiles et leurs planètes pendant de longues périodes (jusqu’à 24 heures par session, répétées dix fois pour chaque exoplanète) Pandora pourra identifier et éliminer les bruits liés aux fluctuations stellaires. Ce processus permettra de révéler des données plus précises sur la composition atmosphérique des exoplanètes.
Les données recueillies ne seront pas seulement utiles pour la mission elle-même. Elles compléteront les observations du télescope spatial James Webb et prépareront le terrain pour des missions futures, comme l’Observatoire des Mondes Habitables de la NASA. En affinant notre capacité à interpréter les signaux atmosphériques, Pandora pourrait rapprocher l’humanité de la réponse à une question fondamentale : sommes-nous seuls dans l’univers ?

Crédits : Ianm35 / iStock
Un partenariat avec SpaceX pour une mission ambitieuse
La NASA a choisi SpaceX pour assurer le lancement de Pandora via son contrat VADR (Venture-Class Acquisition of Dedicated and Rideshare). Ce programme vise à rendre les lancements spatiaux plus flexibles et économiques en faisant appel à des partenaires privés. SpaceX, déjà reconnu pour ses succès avec le télescope TESS et d’autres missions, est un choix stratégique pour garantir un déploiement efficace de Pandora.
La fusée Falcon 9 placera Pandora en orbite terrestre basse, d’où il observera au moins vingt exoplanètes connues. Ce positionnement stratégique permettra à la sonde de capter des données de haute qualité tout en optimisant la durée et la fréquence de ses observations.
Le lancement est prévu au plus tôt pour cet automne.