(Agence Ecofin) - L’économie de la Guinée-Bissau a ralenti suite aux restrictions mises en place pour lutter contre la covid-19. Après avoir enregistré une croissance de 4,5% en 2019, le PIB a reculé de 2,8% en 2020. Les autorités mènent des réformes, avec le soutien du FMI afin de relancer durablement l’économie.
Le Fonds monétaire international (FMI) juge satisfaisants les progrès réalisés par la Guinée-Bissau, après neuf mois de suivi. L’annonce a été faite via un communiqué publié sur le site Internet de l’institution, ce mardi 19 avril.
D’après le FMI, le pays a réalisé une solide performance, malgré des conditions difficiles. L’institution estime que « la plupart des objectifs quantitatifs évalués à la fin décembre 2021 et les repères structurels ont été atteints ». La croissance économique du pays a atteint 5% en 2021 après une contraction de 2,8%, l’année d’avant.
Ces progrès sont dus à « une production record de noix de cajou, aux investissements publics dans les infrastructures, à la levée progressive des mesures de confinement liées à la covid-19, et à un contexte politique plus stable ». Le pays a entamé les négociations en vue de bénéficier de la facilité élargie de crédit (FEC).
Les performances économiques enregistrées devraient se poursuivre cette année, selon le FMI, si le pays maintient les réformes mises en place. « Combiné à la conclusion réussie du programme de stabilité, cela apporterait un soutien solide aux autorités, et aiderait à rassembler le soutien des donateurs. Il est également essentiel de créer une plus grande marge de manœuvre pour les dépenses dans les domaines favorables à la croissance tels que la santé, y compris la vaccination, l'éducation et les infrastructures physiques. La mission se félicite de la détermination des autorités à maîtriser la masse salariale. Elle souligne également la nécessité d'atténuer les risques budgétaires importants provenant des entreprises d'Etat, qui pourraient éroder la viabilité de la dette ».
L’institution préconise par ailleurs, une diversification de l’économie jugée « excessivement dépendante de la production et de l'exportation de noix de cajou », dans des secteurs tels que l'agriculture, les industries de transformation, les ressources naturelles et le tourisme. L’objectif est d’atteindre « une croissance plus élevée et plus durable ».
« Pour tirer parti de ces opportunités, il faut s'attaquer aux contraintes qui ont entravé la diversification jusqu'à présent. Il s'agit notamment de répondre aux besoins en capital humain, d'améliorer l'environnement réglementaire, d'encourager l'approfondissement financier, de supprimer les goulets d'étranglement infrastructurels et de maintenir la stabilité politique », fait savoir le communiqué.
Avant la pandémie, le pays a enregistré une courbe ascendante de l’évolution de son PIB sur cinq années successives.
Jean-Marc Gogbeu