(Agence Ecofin) - Survol de l’actualité sanitaire africaine : en Ouganda, Ebola s’étend à un nouveau district, au Kenya, la Fondation Bill & Melinda Gates promet 7 milliards $ supplémentaires à l’Afrique sur 4 ans, en Côte d’Ivoire, plus de 300 nouveaux universitaires africains obtiennent l’agrégation en sciences de la santé…
La Fondation Bill & Melinda Gates promet 7 milliards $ supplémentaires pour l’Afrique
La Fondation Bill & Melinda Gates a promis cette semaine de décaisser plus de 7 milliards de dollars (plus de 4 445 milliards FCFA) sur les 4 prochaines années pour la santé et la sécurité alimentaire en Afrique.
The Bill & Melinda Gates Foundation said on Thursday it was committing $7 billion to Africa over the next four years, as Bill Gates warned that the Ukraine crisis was reducing the amount of aid flowing to the continent https://t.co/W6AvyjMKOG
— CNN International (@cnni) November 18, 2022
L’annonce de la Fondation intervient à la faveur d’une visite de Bill Gates, co-président de la fondation, à Nairobi au Kenya, ce jeudi 17 novembre 2022. Ce dernier y a réaffirmé son engagement à long terme envers le Continent, la volonté de travailler directement avec les pays pour soutenir des solutions révolutionnaires dans les domaines de la santé, de l'agriculture, de l'égalité des sexes et d'autres domaines critiques. Ces milliards $ devraient servir à soutenir les pays africains et les institutions qui s'efforcent de développer et de mettre en œuvre des approches innovantes pour lutter contre la faim, la maladie, l'inégalité des sexes et la pauvreté. « Ce nouvel engagement en faveur des pays africains vient s'ajouter aux financements déjà annoncés en faveur de plusieurs organisations multilatérales, dont l'Alliance globale pour les vaccins et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme », a précisé l’organisation philanthropique dans un communiqué publié à Nairobi à l’occasion de la visite effectuée par le milliardaire Bill Gates au Kenya. En sus de cet appui financier, la Fondation Bill & Melinda Gates devrait établir un bureau régional à Nairobi, selon l’annonce de Bill Gates.
Ebola en Ouganda
L’Ouganda ne semble pas au bout de ses peines, face à l’épidémie d'ébolavirus soudanais, qui a été détecté dans le pays depuis le 20 septembre. Au 14 novembre 2022, 141 cas confirmés et 22 probables (163 cas au total) et 55 décès confirmés et 22 probables (77 décès au total) ont été signalés. On dénombre 19 agents de santé infectés, dont 7 décédés.
Dans le pays, un nouveau district, le district oriental de Jinja (qui abrite la ville de Jinja) est devenu la troisième zone urbaine - après la capitale Kampala et la ville de Masaka - à détecter le virus. Située sur les rives du lac Victoria, Jinja compte quelque 300 000 habitants.
Health Minister, Dr. Jane Ruth Aceng Ocero on Sunday confirmed a case of the Ebola Virus Disease (EVD) in Jinja District. The Jinja case is in Buyengo Sub County’s Kayalwe B Village. The second case is related to a probable Ebola death. #EbolaOutbreakUG pic.twitter.com/gw5AId0few
— Lukeman Luis (@LukemanLuis) November 14, 2022
« La confirmation de cas d'Ebola dans un nouveau district est préoccupante et accentue la pression sur les efforts de contrôle. Avec leurs habitants très mobiles et leurs environnements souvent surpeuplés, les villes favorisent la propagation du virus, mais l'Ouganda a progressivement intensifié sa réponse, en suivant l'évolution de la situation. L'OMS et ses partenaires aident à localiser, trouver, tester et soigner les personnes atteintes du virus et travaillent avec les communautés », a déclaré le Dr Moeti. « Mais comme le virus est constamment en mouvement, nous devons redoubler d'efforts pour garder une longueur d'avance. », ajoute-t-on.
L'appui de l’OMS
En vue de soutenir la riposte à cette flambée, l’Agence onusienne a notamment déployé 80 experts et a aidé les autorités sanitaires à déployer 150 experts supplémentaires, dont plus de 60 épidémiologistes. 15 000 équipements de Protection Individuelles (EPI) ont également été fournis à l'Ouganda. À ce jour, un comité d'experts externes de l'OMS a évalué trois vaccins candidats et a décidé qu'ils seraient tous déployés en Ouganda pour un essai clinique contre l'ébolavirus du Soudan.
88,2 millions $ pour lutter contre l’Ebolavirus soudanais
Dans un communiqué, l’OMS indique également avoir lancé un appel de 88,2 millions de dollars pour lutter contre l'épidémie et soutenir la préparation à Ebola dans les pays voisins. À ce jour, seuls 20 % des fonds ont été reçus. « Des équipes d'intervention dévouées déploient des efforts incroyables en première ligne pour sauvegarder les communautés et ont besoin d'un soutien solide pour s'acquitter efficacement de cette tâche cruciale. Nous ne devons pas les laisser tomber », a déclaré le Dr Moeti. « La force perturbatrice d'Ebola est plus marquée dans les communautés dont les vies ont été bouleversées et dans les familles qui ont perdu des êtres chers. » L'épidémie d'ébolavirus du Soudan est la cinquième du genre en Ouganda. Sept cas et quatre décès ont été enregistrés lors de la précédente épidémie d'ébolavirus du Soudan dans le pays en 2012.
CAMES: 328 nouveaux maîtres de conférences agrégés en sciences de la santé
Le 21e concours d'agrégation en sciences de la santé du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (CAMES), s’est tenu à Abidjan ce mois-ci à partir du 7 novembre. Au terme des travaux, 328 nouveaux professeurs agrégés ont été déclarés admis, ce mercredi 16 novembre 2022 à Abidjan-Cocody. Le concours a mis en compétition 388 candidats issus de 13 pays de l'espace CAMES.
Cette édition a battu tous les records en termes de participation avec un taux de réussite de 84,54% contre 81,53% pour la session de 2020, selon Amadou Aly Mbaye, président du Comité consultatif général du CAMES.
Résistance émergente aux antipaludéens en Afrique
L’OMS a lancé le jeudi (17 novembre 2022), une nouvelle stratégie pour répondre au « problème urgent » de la résistance aux médicaments antipaludiques en Afrique. En effet, ces dernières années, des rapports en provenance du continent ont fait état de l'émergence d'une résistance des parasites à l'artémisinine - le composé principal des meilleurs médicaments disponibles pour traiter le paludisme. La nouvelle approche a été rendue publique à l'occasion de la Semaine mondiale de sensibilisation aux antimicrobiens, avec une campagne annuelle mondiale visant à mieux faire connaître la menace croissante de la résistance aux antibiotiques et autres médicaments. « Bien que la résistance aux antipaludiques soit un sujet de préoccupation sérieux, les combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine (ACT) restent le meilleur traitement disponible pour le paludisme non compliqué à P. falciparum », note le Dr Pascal Ringwald, auteur principal de la nouvelle stratégie et coordonnateur du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l'OMS. « Les prestataires de soins de santé doivent continuer à prescrire et à utiliser les ACT pour traiter le paludisme confirmé. »
Un moustique résistant menace la lutte contre le paludisme en Afrique https://t.co/wt9wUzJ1LV
— Akin Jimoh (@akinlabiJ) November 16, 2022
À l'échelle mondiale, la résistance des parasites à l'artémisinine a été identifiée dans la sous-région du Grand Mékong et dans plusieurs régions d'Afrique, notamment en Ouganda, au Rwanda et en Érythrée. Pour l’heure, la résistance aux médicaments partenaires des ACT n'a pas été confirmée sur le continent.
Pour rappel, la région subsaharienne supporte l’essentiel de la charge mondiale du paludisme, représentant, selon les estimations, 96 % des cas de paludisme et des décès en 2020 ; environ 4 décès sur 5 concernent des enfants de moins de cinq ans.
Ayi Renaud Dossavi
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