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La dette mondiale a déjà bondi de 15 000 milliards $, mais on exige à l'Afrique plus d'efforts budgétaires

La dette mondiale a déjà bondi de 15 000 milliards $, mais on exige à l'Afrique plus d'efforts budgétaires

  • vendredi 20 novembre 2020
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(Agence Ecofin) - L’Institute of International Finance de Washington révèle que les pays du monde ont emprunté plus de 12 000 milliards $ depuis le début de l’année 2020. Pourtant, les institutions et firmes d’analyse critiquent l’Afrique subsaharienne qui a très peu contribué à cette progression.


La dette mondiale a bondi de 15 000 milliards $ au cours des neuf premiers mois de l'année 2020, apprend-on d'un rapport publié par l'Institute of International Finance, une association de banques centrales basée à Washington, aux Etats-Unis. « Avec peu de signes d'un ralentissement des émissions de dette, nous estimons que la dette mondiale battra des records pour atteindre 277 000 milliards $ d'ici la fin de l'année », explique l'organisation dans un rapport.


Une somme qu'il faudrait comparer avec une perte de produit intérieur brut mondial estimée pourtant tout au plus à 4000 milliards $, si on s'en tient aux prévisions du FMI. Au total, la dette mondiale a bondi de 52 200 milliards $ au cours des 4 dernières années (2016-2020). C'est la plus forte progression pour des périodes analogues depuis 2000. Les Etats-Unis et la Chine, les deux super-économies du moment ont le plus contribué à cette progression, avec un endettement supplémentaire de 31 500 milliards $.


Hors secteur financier, la dette mondiale a progressé de 12 000 milliards $ depuis la fin de l'année 2019. Les gouvernements du monde ont contribué à hauteur de 60% à cette progression, soit environ 7200 milliards $. La dette des entreprises non financières s’est augmentée de 4300 milliards $ sur la même période. A fin septembre, elle a atteint le niveau historique de 80 000 milliards $. La dette des ménages a évolué de 500 milliards $ et est désormais à 50 000 milliards $.


La Chine exclue, la dette globale au sein des pays émergents a reculé, passant de 31 000 milliards $ à 29 300 milliards $. Mais ce recul est essentiellement lié à la baisse de la valeur de la monnaie américaine. D'ici fin 2021, ces pays devront rembourser pour 7000 milliards $ de dette. Lorsqu’on rapproche ces montants de la situation de l'Afrique subsaharienne, on peut avoir du mal à comprendre la rigueur des investisseurs internationaux vis-à-vis des pays de cette sous-région.


L'Afrique est invitée à faire des efforts qu'aucune région ne fournit vraiment


A la fin de l'année 2019, le stock de la dette des pays potentiellement bénéficiaires de l’initiative du moratoire sur le service de la dette proposée par le G20 était de seulement 382 milliards $. Cela représentait seulement 0,15% d’un stock global de la dette qui était de 258 000 milliards $. Avec la covid-19, la réponse budgétaire des Etats de la région est estimée à 64 milliards $ par la Commission économique pour l’Afrique. 44,6 milliards $ ont été obtenus via des réajustements budgétaires.


Or, bien que contribuant faiblement à l’aggravation de la dette mondiale, l’Afrique subsaharienne est pourtant sanctionnée par les investisseurs internationaux. Les primes de risques exigés sont les plus élevées au monde, alors que la crédibilité des gouvernements des pays européens, du Japon ou des Etats-Unis est soutenue par une politique de rachat massif de la dette publique initiée par leurs banques centrales.


On note aussi que sur les 7000 milliards $ de remboursements de dette attendus des pays émergents en 2021, la part des pays africains éligibles au programme du G20 n’est que de 127 milliards $. Pourtant, de nombreux analystes continuent de demander aux pays de la région de poursuivre avec les consolidations fiscales dans des contextes économiques devenus encore plus contraignants du fait de la covid-19.


Idriss Linge


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