(Agence Ecofin) - Au Kenya, l’industrie de l’alimentation animale est la plus importante en Afrique de l’Est. Si le segment affiche encore un énorme potentiel de développement grâce à la croissance du secteur de l’élevage, les acteurs doivent faire face au défi de l’approvisionnement en matières premières.
Au Kenya, l’Association des fabricants d’aliments pour animaux (Akefema) plaide actuellement pour une entrée sur le territoire du maïs jaune transgénique en franchise douanière.
La céréale génétiquement modifiée est actuellement frappée par une disposition générale datant de novembre 2012 qui prohibe les importations de produits génétiquement modifiés ainsi que par un droit de 50 % lorsque les achats sont réalisés en dehors de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE).
Pour les manufacturiers, la levée de ces restrictions sanitaire et tarifaire permettrait d’avoir accès à une matière première abondante sur le marché international, ce qui permettra de soulager l’industrie.
D’après l’Akefema, en l’absence d’une offre suffisante en maïs jaune sur le marché local et régional, les acteurs doivent en effet lutter pour avoir accès au maïs blanc pour fabriquer leurs rations.
Un véritable casse-tête dans la mesure où cette dernière variété est principalement destinée à la consommation humaine et n’est déjà pas suffisante pour satisfaire la demande nationale. Dans un contexte où le maïs entre à hauteur de 60 à 80 % dans la composition des mélanges pour les animaux, les industriels s’inquiètent de l’impact de la flambée du prix de la céréale sur les marges.
Et si l’industrie a soumis en août dernier, une requête demandant la levée du moratoire sur les achats de maïs transgénique, celle-ci a été déjà rejetée par le gouvernement. Harry Kimtai, Secrétaire principal à l’Elevage estimait alors que cette décision serait prise par un comité spécial qui étudiera la nécessité des importations en prenant en compte les conditions de sécurité.
En attendant que le feu vert de l’exécutif intervienne, l’Akefema a annoncé poursuivre sa stratégie de diversification des matières premières entrant dans la fabrication des rations en se tournant vers des alternatives comme le sorgho et la farine de poisson.
Au Kenya, l’industrie de l’alimentation animale consomme annuellement 400 000 tonnes de maïs.
Espoir Olodo
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