Si le désert du Sahara est une zone quasi inhabitée et très ensoleillée, y installer des panneaux solaires en masse serait contreproductif. Plusieurs études dévoilent en effet les coûts financiers, humains et environnementaux d’un tel projet.
Une viabilité non garantie dans le Sahara
Couvrant une superficie d’environ 9 millions de km², soit 30 % de la surface du continent africain, le Sahara est le plus grand désert chaud du monde. Et s’il était possible d’y installer massivement des panneaux solaires ? En 2022 déjà, la Chine portait un projet gigantesque : une ferme solaire et éolienne d’une capacité de 450 GW dans le désert de Gobi. La même chose pourrait en théorie exister dans le Sahara. Néanmoins, une étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters en 2020 laisse penser qu’il ne s’agit pas vraiment d’une bonne idée.
Des géophysiciens de l’Université de Stockholm (Suède) ont mesuré les effets d’une telle installation dans le Sahara avec une couverture de 5 %, de 20 % ou encore de 50 %. Il est ici question d’un modèle à l’échelle de la planète qui reproduit le système climatique et a permis de mesurer les coûts financiers, humains et environnementaux d’un tel projet.
Selon les résultats, la viabilité de l’installation n’est pas garantie pour plusieurs raisons. L’infrastructure nécessiterait en effet des coûts astronomiques en termes de maintenance à cause du sable. Par ailleurs, il s’avère que l’efficacité des panneaux baisse à partir de 45 °C, une température que l’on retrouve très souvent dans le Sahara.
Des impacts sur le climat mondial
En janvier 2024, une autre étude publiée dans la revue Communications Earth & Environment par les mêmes chercheurs a donné davantage de précisions. Or, la conclusion est sensiblement la même en ce qui concerne la viabilité d’une installation massive de panneaux photovoltaïques dans le Sahara. Les auteurs de l’étude ont par exemple affirmé que des couvertures à 20 % et à 50 % pourraient respectivement faire grimper de 1,5 et 2,5 °C les températures locales moyennes. Or, une telle augmentation n’est pas souhaitable.

Surtout, cette hausse aurait des impacts à l’échelle globale. Les chercheurs ont mentionné une augmentation de 0,39 °C de la moyenne mondiale, une influence qui serait d’ailleurs plus intense au niveau des pôles. Évidemment, de telles conséquences sont plus que négatives dans une perspective d’atténuation du réchauffement climatique.
Enfin, il est possible de citer un autre impact de cette hausse des températures. En effet, les scientifiques ont mentionné une possible perturbation de la circulation de l’air à l’échelle globale. Par exemple, il pourrait se produire davantage d’ouragans en Asie de l’Est et moins de précipitations au niveau de l’Amazonie. Or, le fait est que la fertilité de la forêt tropicale dépend en partie de la poussière du Sahaha et de ses nutriments. Ainsi, il est préférable d’envisager des solutions moins impactantes dans ce désert, par exemple l’éolien.